Publié le 16/02/2022
Sur demande, les juridictions compétentes peuvent désormais accepter qu'une audience soit filmée ou enregistrée, à condition que cela soit dans un but « pédagogique, informatif, culturel ou scientifique » comme le dispose la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire. Ce nouveau droit est toutefois encadré :
À présent, la durée d'une enquête préliminaire ne pourra pas excéder 2 ans à compter du premier acte de l'enquête. Tout élément apporté à l'issue de ce délai est désormais considéré comme nul. Il existe toutefois 2 exceptions à cette règle :
L'article 3 de la loi pour la confiance dans l'institution judiciaire renforce le secret professionnel de l'avocat pour son activité de conseil, cette dernière n'étant pas protégée jusqu'à présent. Certains délits échappent toutefois à ce nouveau cadre, notamment ceux en lien avec le financement du terrorisme, la fraude fiscale ou encore la corruption.
Dans la même optique, de nouveaux principes sont apportés pour garantir le secret professionnel de l'avocat lors des saisies ou des perquisitions effectuées à son cabinet ou à son domicile. À titre d'exemple, aucun document couvert par le secret professionnel ne peut être saisi, à l'image des fadettes (relevé détaillé des communications téléphoniques).
Désormais, une « réunion préparatoire criminelle » est organisée, en présence du ministère public et des avocats, pour trouver un accord sur le déroulement du procès aux assises. Cette réunion pourra par exemple avoir pour objectif de fixer la liste des témoins et des experts ou même la durée de l'audience. Un nouveau principe qui, d'ailleurs, était recommandé par le rapport de la commission cours d’assises et cours criminelles départementales, remis au gouvernement en janvier 2021.
De plus, devant la cour d'assises statuant en premier ressort, il est de nouveau nécessaire d'obtenir une majorité de 7 voix pour prendre une décision défavorable à l'accusé, contre 6 auparavant.
D'ici mars 2022, un pôle judiciaire dédié aux crimes non résolus devrait être créé par décret. Celui-ci devrait avoir la charge de 240 cold cases et autres crimes en série (viols, meurtres, etc.) qui, jusqu'alors, n’ont pas été élucidés.
Selon toute vraisemblance, l'ADN des victimes de ces crimes devrait dorénavant être inscrit au Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques), celui-ci ne comportant que celui des auteurs des faits pour le moment. Une mesure visant, là encore, à favoriser l’efficacité des investigations.
Prévue au 1er janvier 2022, la généralisation des cours criminelles départementales est finalement repoussée au 1er janvier 2023, et ce, pour les crimes punis de 15 ou 20 ans de réclusion criminelle. Ce report va dans le sens du Sénat, celui-ci souhaitant que l'expérimentation actuellement en cours soit poursuivie jusqu'à la fin de l'année.
En parallèle, une nouvelle expérimentation est mise en place. Elle permet à ce que les avocats honoraires puissent être assesseurs au sein des cours criminelles départementales afin de pouvoir participer au jugement des crimes concernés. À ce titre, le premier président de la cour d'appel pourra désigner au maximum 2 magistrats comme assesseurs.
Instaurés en 2004, les crédits automatiques de remise de peine sont supprimés. Désormais, les détenus pourront bénéficier au maximum d’une réduction de peine de :
Ces remises pourront être accordées par les juges d'application des peines en cas de bonne conduite des condamnés et de volonté manifeste de se réinsérer. En outre, une remise de peine exceptionnelle, correspondant au maximum au tiers de la peine, pourra aussi être accordée aux détenus ayant eu un comportement exemplaire. À titre d’exemple, cela pourra être le cas de ceux venant en aide à un surveillant en train de se faire agresser.
D'autres nouvelles dispositions concernant directement les avocats sont également à noter pour 2022 :
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Source : LOI n° 2021-1729 du 22 décembre 2021 pour la confiance dans l'institution judiciaire