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Commerce international : les 4 grands risques à anticiper

Avec des exportations représentant 758 milliards d'euros, la France était le 6e exportateur de biens et de services en 2021 (1). Pour les entreprises tricolores tournées à l'international, cela représente une manne économique conséquente. Mais cette activité les expose aussi à de nombreux risques qu’il convient d’anticiper.

 1. Le risque de change

Le cours fluctuant des devises peut impacter la rentabilité de l'entreprise. Comment ? En la contraignant à convertir des sommes à des taux moins favorables que ce qui a été budgété initialement. Il est donc important de définir une politique de change, notamment pour :

  • limiter les effets négatifs d'une fluctuation des taux de change ;
  • stabiliser ses marges et sa trésorerie ;
  • mieux définir sa politique de prix.

Heureusement, l’entreprise dispose de plusieurs leviers pour limiter le risque de change.

  • Utiliser une seule devise pour l’ensemble de ses transactions : cette solution consiste à réaliser la majeure partie ou la totalité de ses transactions (achat et vente) dans une seule et même monnaie, tel que l’euro ou le dollar par exemple. Cela nécessite cependant d'avoir suffisamment de poids auprès de ses interlocuteurs pour leur imposer une devise spécifique.
  • Souscrire un contrat de change à terme : il s'agit d'un contrat – signé entre l’entreprise et un organisme financier – définissant les conditions précises d'achat ou de vente d'un montant de devises, à un taux et à une date déterminés à l'avance. Il permet de stabiliser les cours, mais constitue malgré tout un risque (si entre-temps la devise de l’entreprise est réévaluée à la hausse).
  • Transférer le risque à un tiers : l’entreprise communique à un tiers (assurance ou banque) son montant prévisionnel d'exportation à l'année et dans la devise choisie. En contrepartie du paiement d'une cotisation, la société est indemnisée en cas de perte de change.

2. Le risque de crédit

Lors d’exportations à l’international, le risque de non-paiement est démultiplié, tout particulièrement si les délais de paiement accordés sont importants. Il peut être occasionné par :

  • une défaillance de l'acheteur ;
  • un acheteur ne respectant pas ses obligations commerciales ;
  • un risque géopolitique (fermeture des frontières, nationalisation, guerre, etc.).

Une fois encore, l’entreprise peut envisager plusieurs actions pour limiter le risque de crédit à l’international.

  • Évaluer le niveau de risque : en premier lieu, il est nécessaire de réaliser une étude complète pour déterminer le niveau de risque en présence, notamment en analysant le sérieux de l’acheteur et la stabilité politique du pays.
  • Encadrer la politique de paiement : pour éviter les impayés, l’entreprise peut négocier un paiement à la réception du bien ou du service, à la sortie de l’usine, voire même à la commande. Pour cela, faut-il encore disposer d’un certain poids vis-à-vis de ses partenaires commerciaux.
  • Exiger une lettre de crédit : il s'agit d'un document attestant de l'engagement de paiement souscrit par la banque de l'acheteur auprès de l'exportateur. Autrement dit, la banque s'engage à payer le vendeur si ce dernier respecte ses propres engagements (livraison par exemple).
  • Transférer le risque : l’entreprise peut enfin souscrire une assurance-crédit ou un contrat d’affacturage auprès d’un tiers, tel qu’un assureur ou une banque. La première solution permet d'être indemnisé en cas de non-paiement. La seconde consiste à transmettre la responsabilité de ses créances à un organisme financier.

3. Le risque de transport

Les marchandises exportées sont confrontées à des risques plus importants encore qu'en cas de transport local. C‘est d’autant plus vrai qu’ils sont potentiellement plus nombreux :

  • perte ou vol de la marchandise ;
  • détérioration de la marchandise (mauvais emballage, température non respectée, etc.) ;
  • retard de livraison ;
  • ou encore saisie par les autorités locales.

Pour s’en prémunir, l’entreprise peut adopter plusieurs réflexes.

  • Bien sélectionner le transporteur : il convient tout d’abord de choisir un transporteur fiable et solide, notamment sur le marché étranger. Il peut d’ailleurs être intéressant de passer par un transitaire, à qui l’organisation de l’ensemble du transport est confiée.
  • Confier la responsabilité du transport à l'acheteur : à condition d’échanger avec un client d’envergure, il est possible de lui transférer la responsabilité du transport. Ce transfert peut débuter à la sortie de l’usine ou à la sortie du territoire par exemple.
  • Transférer le risque à un tiers : une fois encore, l’entreprise peut souscrire une assurance afin de limiter le risque pesant sur le transport. Elle pourra ainsi être indemnisée en cas de sinistre garanti (perte de la marchandise, destruction, etc.).

4. Les autres risques liés au commerce international

Bien qu’ils soient moins courants, d’autres risques doivent être anticipés avant de débuter une activité d’export.

  • Les risques juridiques : les évolutions réglementaires au sein du pays de destination peuvent mettre à mal l’activité de l’exportateur (interdiction d'un produit, augmentation des frais douaniers, etc.). Pour les anticiper, un travail de veille juridique s’avère indispensable.
    Les risques pays : révocation du permis d'exportation, déclenchement d’une guerre civile, catastrophe naturelle, expropriation, etc. Autant de risques liés à la politique du pays qu’il convient d’anticiper. Pour cela, il est essentiel d’analyser la stabilité de l’État avec un expert en commerce international.
  • Les risques de propriété intellectuelle : l’exportateur peut être victime d’une utilisation non autorisée de ses produits, de la réutilisation de son image ou encore de contrefaçon. Pour s’en prémunir, il est nécessaire de bien sélectionner ses marchés. Dans certains cas, il sera aussi indispensable de déposer des brevets, voire même d’adopter une politique d’innovation en continue afin de limiter l’impact de la contrefaçon.
  • Les risques éthiques : à titre d’exemple, l’activité polluante ou contraire aux droits de l’homme d’un client étranger peut porter atteinte à son fournisseur. Une fois encore, l’entreprise se doit de bien choisir ses partenaires commerciaux et de réaliser un travail de veille afin de se prémunir de telles conséquences.

(1) Source : Commerce extérieur français : un déficit record en 2021 - Vie Publique - 2022

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