1. Définition : qu'est-ce que la transition énergétique et écologique ?
Pour une entreprise, la transition énergétique consiste à optimiser sa performance et son impact énergétiques. Le plus souvent, cela passe par un changement apporté aux énergies utilisées dans le cadre de l’activité : des énergies fossiles polluantes (pétrole, gaz, etc.) aux énergies renouvelables (solaire, éolien, etc.). Toutefois, la transition énergétique ne se résume pas à ce seul aspect et, par conséquent, d’autres leviers pourront être activés, comme nous le verrons par la suite.
En toute logique, l’optimisation de la performance énergétique d’une entreprise contribue à la réduction de son impact environnemental. Cette vision est néanmoins réductrice car un tel projet peut avoir de nombreux autres impacts positifs, notamment sur certains pans spécifiques de votre activité :
- une réduction de vos factures énergétiques ;
- une meilleure image auprès des clients, des fournisseurs et des collaborateurs ;
- une anticipation des futures obligations d'efficacité énergétique, notamment en ce qui concerne les bâtiments, l’outil de production et les flottes de véhicules ;
- la création de nouvelles opportunités business (nouveaux marchés commerciaux, optimisation des excédents énergétiques, etc.).
![2021-07/Generali-Illustrations-Chiffres_énergie finale.png]()
2. Faire un état des lieux de vos pratiques énergétiques
La mise en place d’un projet de transition énergétique passe tout d’abord par la désignation d’un référent énergie, dont le rôle est de chapeauter toutes les facettes du changement. L’une de ses premières attributions sera de réaliser ou de faire réaliser un audit énergétique complet de l’activité afin d’avoir une vision d’ensemble de la situation de l’entreprise.
Pouvant être confié à un bureau d’études ou de certification, tout particulièrement au sein des grandes entreprises, l’état des lieux énergétique a un rôle pluriel :
- définir les objectifs et le périmètre de l’audit : les bâtiments, les process de production ou encore les solutions de mobilité ;
- quantifier les consommations et usages énergétiques en vigueur au sein de l’entreprise ;
- déterminer des pistes d’amélioration visant à optimiser et/ou à réduire la consommation énergétique de l’entreprise ;
- estimer les éventuelles retombées octroyées par le projet, qu’elles soient de nature économique ou d’image par exemple ;
- hiérarchiser les actions à entreprendre, notamment pour identifier les mesures les plus utiles à court, moyen ou long terme.
Plusieurs dispositifs sont à votre disposition pour vous aider à faire ce diagnostic :
- Le climatomètre : outil d’autodiagnostic en ligne mesurant l’impact de l’activité de votre entreprise sur l’environnement. À la clé, un diagnostic climatique personnalisé avec une vision globale des enjeux climatiques de l’entreprise et des recommandations, sur chacun des axes abordés.
- Flash diag énergie : autodiagnostic en ligne permettant d'identifier des premiers leviers d'actions pour réduire sa consommation énergétique. Ce diagnostic donne lieu à une liste d’actions à mener et à un contact avec un conseiller CCI (Chambre de commerce et d'industrie) pour aller plus loin.
- CCI business optimizer : outil ludique et rapide pour les entreprises souhaitant maîtriser le sujet des économies d’énergie et réduire leurs dépenses énergétiques par des écogestes. Vous obtenez un bilan d’actions à mener et le contact d’un conseiller CCI pour aller plus loin.
- Empreinte Projet : méthode d’évaluation environnementale conçue par l’ADEME pour les porteurs de projets afin d'évaluer concrètement les effets environnementaux de leurs actions et projets.
Concernant l’immobilier tertiaire, le Décret BACS impose l’installation d’un système de gestion intelligente de l’énergie au sein des bâtiments.
3. Financement : de quelles aides disposez-vous pour votre transition écologique ?
Chaque projet de transition énergétique est unique. Il est essentiel de dresser la liste des aides, à la fois financières et humaines, dont votre entreprise peut bénéficier. Selon la nature exacte de votre projet, ces dispositifs pourront en effet jouer un rôle dans la sélection des actions à entreprendre, notamment en impactant le ratio coût/bénéfices pour votre activité.
Outre les aides proposées au niveau régional, qu’il est important de ne pas sous-estimer, prenez donc le temps d’identifier les dispositifs nationaux auxquels votre entreprise est peut-être éligible. Selon le ministère de l’Économie, plusieurs dispositifs sont accessibles pour accompagner les entreprises dans leur transition.
Les subventions de l’ADEME
- Aide ADEME Tremplin : il s'agit de subventions pour des projets liés à l’efficacité énergétique, la gestion des déchets, la réduction des émissions atmosphériques, ou encore la stratégie environnementale des produits. Le programme Tremplin pour la transition écologique des PME permet un financement rapide des investissements et études. Pour être éligible, le montant total de l’aide devra être supérieur à 5 000 € (seuil abaissé à 2 500 € pour les réparateurs) et inférieur à 200 000 €.
- Aide ADEME pour les projets de recherche et développement : cette aide s’adresse aux organismes de recherche, entreprises, associations, ou tout partenaire potentiel d’un projet de recherche de R&D. Leur objectif est de produire des connaissances nouvelles et/ou des recherches action participatives pour éclairer et faire avancer le déploiement de la transition écologique. Les aides sont plafonnées à 300 000 € par projet.
Les certificats d’économies d’énergie (CEE) : comment une entreprise peut-elle en bénéficier ?
Les certificats d’économie d’énergie (CEE) sont un dispositif encadré par l’État engageant les fournisseurs et distributeurs d’énergie à financer des travaux de rénovation énergétique dans tous les secteurs d’activité. Toutes les entreprises sont éligibles, mais les montants des aides sont variables selon le projet. Pour connaître le montant des CEE auquel il est possible de prétendre, vous devez vous rapprocher de votre fournisseur d'énergie ou d'un prestataire spécialisé, ou en prenant contact directement auprès du fournisseur de la solution envisagée. Ces démarches sont à réaliser avant le début des investissements.
Le prêt Éco-Énergie (PEE)
- Prêt vert : il s'agit d'un prêt accordé par Bpifrance pour financer un projet de transition écologique et énergétique. De 50 000 € à 5 000 000 € sur une durée de 2 à 10 ans.
- Prêt économies d’énergie : il permet de cofinancer les équipements éligibles aux certificats d’économies d’énergie des secteurs « bâtiment tertiaire » et « industrie », ainsi que les prestations, matériels et travaux liés. Les montants prêtés sont compris entre 10 000 € et 500 000 €, pour une durée de 3 à 7 ans.
- Prêt action climat : ce prêt permet de financer les projets de transition écologique et énergétique portés par des TPE et PME de moins de 50 salariés. Les prêts sont compris entre 10 000 € et 75 000 €.
La réduction d'impôt pour encourager les mobilités propres
Les entreprises soumises à l'impôt sur les sociétés (IS) peuvent bénéficier d'une réduction d'impôt si elles mettent à disposition de leurs salariés, gratuitement, une flotte de vélos. Cela ne peut s'appliquer que si la flotte de vélos est utilisée pour les déplacements des salariés entre leur domicile et le lieu de travail, et dans la limite de 25 % du prix d'achat ou de location de cette flotte de vélos.
Fonds spécifiques : obligations et garanties
- Les obligations transition : les obligations transition visent à soutenir les PME et les ETI en favorisant le financement de projets considérés comme peu rentables à court terme et insuffisamment couverts par les offres commerciales des réseaux bancaires. L’État apporte sa garantie sur une part des obligations transition.
- Les garanties vertes : dans le cadre de la loi industrie verte, Bpifrance propose trois nouveaux dispositifs de garantie financés par l’État pour faciliter le financement, par les banques, de projets en lien avec la transition écologique et énergétique des PME : la garantie création verte, la garantie développement verte, la garantie transmission verte. Ces trois dispositifs de garantie verte couvrent jusqu’à 80 % les organismes finançant les projets liés à la transition des PME.
À lire aussi : Qu'est-ce que la finance verte ?
4. Démarche RSE : bâtir une stratégie à la hauteur de vos enjeux
La situation propre de votre entreprise doit vous permettre d’identifier les actions à mettre en place pour assurer votre transition énergétique. En fonction de votre activité, de vos moyens, des aides disponibles mais aussi de vos enjeux et objectifs, l’évolution de vos pratiques sera en effet plus ou moins importante.
En fonction de ces éléments, vous pourrez intégrer un ou plusieurs axes d’amélioration à votre stratégie de transition énergétique, dont :
- l’optimisation et/ou la réduction de vos consommations énergétiques ;
- l'usage d'énergies renouvelables et de récupération pour vos bâtiments et/ou votre outil de production ;
- la production de votre propre énergie renouvelable (photovoltaïque, pompe à chaleur, etc.) ;
- la diminution et la valorisation de vos déchets ;
- l'acquisition de matériels offrant une meilleure efficacité énergétique ;
- la rénovation de vos bâtiments, notamment via leur isolation thermique ;
- la transformation de votre mobilité : attribution d’une indemnité kilométrique vélo pour vos salariés ou achat de véhicules électriques par exemple.
5. Mobiliser toutes les parties prenantes autour de la transition écologique et l'environnement
La transition énergétique et, plus globalement, écologique est un projet sur le très long terme, nécessitant l’investissement de tous. Pour que celui-ci ait un réel impact, à la fois durable et positif, il est en effet nécessaire d’impliquer toutes les parties prenantes de l’entreprise autour de ce projet commun.
Bien que les démarches à mener puissent varier selon la nature de votre entreprise et l’ampleur de votre transition, plusieurs sensibilisations et actions peuvent s’avérer judicieuses pour modifier en profondeur vos pratiques énergétiques. À titre d’exemple, il vous sera possible de :
- mobiliser vos collaborateurs, notamment en les incitant à modifier la façon dont ils travaillent (traitement des déchets, impression de documents, etc.) et en leur permettant de participer au changement (notamment à travers la mise en place d’aide aux mobilités douces.) ;
- définir des objectifs à moyen et long terme afin de tendre progressivement vers un idéal : autosuffisance énergétique ou zéro émission carbone par exemple ;
- faire évoluer vos relations commerciales, notamment en privilégiant des partenaires partageant votre vision de la transition énergétique (fournisseurs, transporteurs, etc.) ;
- nouer des collaborations avec d'autres acteurs, tels que des industriels, des réseaux énergétiques ou des collectivités pour revendre votre énergie excédentaire ou vos déchets par exemple.
Source : Economie.gouv.fr