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Reprendre une entreprise : comment choisir et bien procéder ?

Reprendre une entreprise, pourquoi pas ? Près de 75 000 sont mises en vente chaque année en France. Parmi elles, 15 000 sont détenues des artisans ou des commerçants, 15 000 entrent dans la catégorie des PME et ETI, et 45 000 dans celle des TPE (source : observatoire.bpce.fr). Enfin, environ 30 000 d’entre elles disparaissent faute de repreneur.

Cette tendance ne peut que s'accélérer lors des prochaines années. Rien qu'en Île-de-France, 93 000 entreprises employant au moins 1 un salarié ont à leur tête un dirigeant âgé de 55 ans ou plus, soucieux de sa succession1.

On le voit, les opportunités ne manquent effectivement pas. Mais attention, reprendre une entreprise réclame beaucoup d'engagement et un vrai travail de fond. Les étapes successives d'un rachat répondent à une logique et un calendrier auquel il est difficile de déroger.

De la recherche de l’entreprise idéale au “closing” de l'opération, sa durée est rarement inférieure à 6 mois, 1 an étant nécessaire en moyenne pour mener à bien son projet.

Cibler une entreprise et analyser son potentiel


Pour tout repreneur, la première étape consiste à cibler une entreprise correspondant à son projet. Son choix est parfois évident : il rachète par exemple l'entreprise où il travaillait ou l'exploitation familiale. Dans le cas contraire, une première sélection doit être réalisée à partir de paramètres précis. Outre le secteur d’activité et la zone géographique visés, il ne faut pas négliger la taille de l'établissement et sa situation (start-up, entreprise solidement établie, en difficulté ou à transformer…).

Activer son réseau professionnel (ex-collègues, partenaires, CCI, Chambre des métiers, expert-comptable, notaire…) aide souvent à détecter de bonnes opportunités. Cependant, ces pistes ne doivent pas se substituer à une réflexion objective afin de décider sans regret.

Un premier entretien avec le chef d'entreprise qui cherche repreneur permettra d’évaluer :

  • la situation financière de la société sur les trois dernières années minimum ;
  • ses points forts et points faibles ;
  • ses perspectives sur son marché ;
  • l'état de sa relation clients (structure, contrats en cours).

L'estimation du potentiel de l’activité sera aussi fonction des caractéristiques du personnel (nombre, qualifications et, parfois plus délicat à percevoir, motivation). Elle passe enfin par une revue des biens matériels (installations, outillage) et immatériels (droit au bail, brevets).

L'évaluer et négocier son rachat


Une évaluation de l'entreprise peut alors être effectuée, si possible avalisée par un audit parallèle réalisé par un cabinet ou un professionnel de confiance, comme un expert-comptable ou un avocat d'affaires.

À ce stade, il est important d'identifier les coûts supplémentaires qui seraient induits par le rachat : aménagement des locaux, mise aux normes en cas d'évolution de l'activité, modernisation de la chaîne de production, dettes éventuelles, risques d'exploitation

Le potentiel de revente et de plus-value de l'entreprise à terme, même s'il est très difficile à évaluer a priori, doit aussi être pris en compte.

Ajoutées aux informations préalablement récoltées, l'ensemble de ces données serviront de base à la négociation financière liée à la reprise.

Une fois que l'acheteur et le vendeur ont trouvé un accord de principe sur le prix et la date de la reprise, un protocole d'accord peut être rédigé. Ce document officiel indique également, le cas échéant, les modalités de la transition entre les deux chefs d'entreprise ainsi que d'éventuelles conditions suspensives.

Définir un business plan et un plan de financement


Pour des raisons financières évidentes – à moins que le repreneur ne dispose de liquidités importantes ou que le coût estimé soit limité, cette étape se déroule généralement en parallèle de la précédente. Elle permet de s'assurer que le projet est à la fois réaliste et finançable.

Le business plan va permettre de :

  • définir la stratégie opérationnelle de la future entreprise : quels produits ou services seront vendus ? A quels prix ? Par quel réseau de distribution et avec quelle communication ?
  • lister les investissements nécessaires pour y parvenir : quelles technologies ? Quelles matières premières et approvisionnements ? Quels circuits de production ?
  • organiser une politique RH : quels collaborateurs, avec quel statut ? Quelles méthodes de travail ? Quels prestataires et partenaires éventuels ?
  • établir des résultats et comptes prévisionnels : quel chiffre d'affaires envisagé ? Quels apports personnels ? Quelles aides et subventions ? Quel capital initial ?

Le plan de financement – en général intégré au business plan – précise en sus le coût total de l’acquisition et la trésorerie nécessaire au bon déroulement de la reprise de l'activité.

Il va permettre de négocier un crédit bancaire, voire de convaincre des investisseurs intéressés par le projet de s'y engager à moyen/long terme.

Valider le montage juridique et réaliser la vente


En fonction de la nature du projet – si le repreneur souhaite travailler seul, notamment – et du développement escompté, le statut juridique de l’entreprise à reprendre peut évoluer. Ce choix est important, d'un point de vue administratif et fiscal, et doit être effectué lors de l'élaboration du business plan.

De façon synthétique, les indépendants, artisans ou commerçants peuvent se constituer en micro-entrepreneur, EI ou SASU. En cas d'investisseurs privés et/ou d'associés, l'entreprise peut prendre la forme d'une SA, SAS ou SARL.

Une fois le montage de l'opération acté et les modalités du paiement fixées, vous devrez signer un acte de cession sous seing privé ou chez un notaire avec l'ancien propriétaire précisant différents éléments :

  • le montant des actions cédées ;
  • la modification éventuelle des statuts de la société ;
  • la version définitive de la garantie de passif et d’actif.

Il vous restera ensuite à :

  • signaler le changement au journal des entreprises et au greffe du Tribunal de Commerce ;
  • faire valider vos statuts par le service des impôts ;
  • prendre acte du K-Bis et du numéro SIREN correspondant à votre entreprise.

Sources
1étude CROCIS de la CCI Paris Île-de-France
economie.gouv.fr
 

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