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Quels placements pour les assureurs ?

Les assureurs doivent toujours être en mesure de faire face à leurs engagements envers leurs assurés. Ces engagements sont couverts par différentes catégories d’actifs dans lesquelles l’entreprise investit. Comment est placé cet argent ?Quel rendement attendre des différents types d'actifs ?

Les assureurs doivent toujours être en mesure de faire face à leurs engagements envers leurs assurés. Ces engagements sont couverts par différentes catégories d’actifs dans lesquelles l’entreprise investit. Comment est placé cet argent ?


Quel rendement attendre des différents types d'actifs ?





Le cycle inversé de production

Une des spécificités de l’assureur est de percevoir le produit de ses prestations (primes) avant même d’avoir à les exécuter (règlement des sinistres en dommages et rachats / prestations en vie). C’est ce qu’on appelle le cycle inversé de production.


De ce fait l’assureur dispose de sommes qu’il fait fructifier via différents types de placements. Les montants ainsi capitalisés lui permettent d’honorer les engagements contractés à l'égard des assurés.


Par l’importance des montants placés (estimés en France à 1 713 milliards d’euros en 2011 selon la FFSA), les sociétés d’assurance sont des acteurs majeurs sur les marchés financiers et jouent un rôle primordial dans le financement de l’économie (entreprises et Etats).


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Quels types de placements pour quelle nature de rendement ?

Pour assurer la protection des assurés, les placements des compagnies doivent répondre à des impératifs de sécurité, de liquidité (capacité à céder les actifs détenus dans de brefs délais) et de rentabilité. Afin d’éviter la concentration des risques, la réglementation fixe les différentes catégories d’actifs autorisés, ainsi que les limites dans lesquelles les assureurs peuvent détenir ces actifs.


 


Les gestionnaires d’actifs effectuent des placements dont les rendements viennent alimenter les résultats de la compagnie d’assurance, ainsi que la participation aux bénéfices versée aux assurés souscripteurs d’un contrat d’assurance vie.


A côté de ces placements, l’entreprise dispose d’une poche de trésorerie, c’est-à-dire de liquidités immédiatement disponibles.


Le taux de rendement global des actifs se décompose entre un taux de rendement courant et un taux de rendement dit additionnel.


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Le rendement courant

Le socle du rendement obtenu par l’assureur repose sur le rendement courant, caractérisé, comme son nom l’indique, par la récurrence des revenus perçus.

Il est important pour une compagnie de stabiliser ce rendement courant afin d’être en mesure de créer de la richesse sur le long terme.


  • Coupons obligataires

Les obligations sont émises par les Etats, les collectivités locales ou les entreprises qui souhaitent emprunter. Leurs souscripteurs (c’est-à-dire les prêteurs) perçoivent en contrepartie un intérêt périodique appelé coupon. Les obligations représentent une part prépondérante des portefeuilles des assureurs français (près des deux tiers des placements) car :


-  l’horizon de placement de moyen-long terme des obligations est en ligne avec la durée des engagements pris par un assureur pour nombre de ses activités : épargne, retraite, prévoyance, etc.

-  lors de son investissement, l’assureur a une visibilité sur le rendement courant attendu de ces obligations, dans la mesure où il en connaît les caractéristiques majeures (taux du coupon, durée de vie de l’obligation, etc.).


  • Loyers immobiliers

Les actifs immobiliers dans lesquels la compagnie d’assurance investit génèrent un rendement grâce aux loyers perçus. L’assureur doit veiller à limiter le risque de vacance des biens en s’assurant de la qualité et de la diversité des immeubles (bureaux, commerces, habitations, etc.) et des clients locataires.


  • Dividendes d’actions

En sa qualité d’actionnaire, l’assureur perçoit des dividendes dont le montant est fixé par l’assemblée générale de l’entreprise dans laquelle il a investi. Le niveau de rémunération est variable.


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Le rendement additionnel

A ce socle de rendement courant vient s’ajouter un rendement additionnel, dont le caractère est plus exceptionnel et volatil. Ce rendement additionnel correspond aux plus-values réalisées lors de la cession d’actions ou d’immeubles.


Les plus values de cessions d'obligations n'entrent pas dans ce rendement additionnel car elles font l'objet d'une mise en réserve systématique prévue par la règlementation (au sein de la réserve de capitalisation). Cette réserve doit permettre aux compagnies de compenser d'éventuelles moins-values ultérieures. Ce mécanisme vise à stabiliser les investissements en obligations des assureurs, car ils jouent un rôle important dans le financement de l'économie.


Le rendement additionnel peut être impacté à la baisse lorsque les entreprises d’assurance doivent constater la dépréciation de la valeur de certains actifs, alors même qu’ils ne sont pas destinés à être cédés à court terme (on parle de PDD - provisions pour dépréciation durable).


  • Plus-values actions

Le cours auquel vont être cédées les actions dépend du jeu de l’offre et de la demande sur le marché, de l’évaluation que font les investisseurs du potentiel de l’entreprise (capacité en termes de résultats, de développement, d’innovation – appréciation du secteur d’activité, de la concurrence…) et plus globalement du contexte économique et financier.


  • Plus-values immobilières

Le choix des investissements immobiliers réalisés par un assureur est notamment dicté par la perspective de générer une plus-value lors de la revente des biens (en plus du rendement locatif obtenu durant son exploitation). Ainsi les immeubles détenus peuvent faire l’objet d’opérations lourdes de rénovation, d’extensions de construction etc., afin d’en augmenter la valeur.



Si la performance du rendement des actifs dépend évidemment de la qualité de la gestion de ces actifs, elle est également fonction du contexte économique et financier.
Les assureurs peuvent cependant souscrire certains produits financiers spécifiques afin de sécuriser leur résultat financier et de limiter les aléas dus aux marchés. (risque de variation des taux d’intérêts, risque de perte de valeur, etc.).

 


Dossier mis en ligne le 7/6/2012


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