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Le vélo : une affaire qui roule, à Lyon et ailleurs

Start-ups innovantes, réseaux de détaillants, entreprises de service ou encore fabricants d’accessoires : à Lyon, la montée en puissance de la mobilité durable a convaincu nombre d’entrepreneurs de miser sur le cycle. Retour sur une success story qui pourrait bien faire école.

Vélo : le renouveau fort d’un marché porté par le développement durable

Un sport prisé des Français

Bien qu’il se taille une place grandissante dans la circulation urbaine, la première motivation d’achat d’un vélo reste de loin le sport et la détente. Cyclistes du dimanche sur les routes de campagne ou vététistes adeptes en pleine nature, les Français classent la pratique du vélo dans le trio de tête de leurs activités physiques, juste derrière le jogging et la marche. Un sportif sur quatre promène sa petite reine au moins une fois par semaine.


En ville, place à la mobilité douce

Dans le centre-ville de Strasbourg, près de 15 % des déplacements se font à vélo. À Lyon et Villeurbanne, le trafic a triplé en une décennie, et augmenté de 30 % entre 2013 et 2015. 25 000 trajets y sont quotidiennement effectués à vélo, donc un quart en « Vélo' V », l’équivalent local du « Vélib parisien ». Toutes les grandes villes ont fait de la mobilité douce une priorité, contribuant à dynamiser les ventes de machines mais aussi d’accessoires.


Un marché propulsé par le vélo électrique

Après quelques années de morosité, le marché français du cycle a retrouvé des couleurs en affichant une belle progression de 8,5 % en 2014, puis de 4,5 % en 2015, selon le syndicat Univélo et la Fédération professionnelle des entreprises du sport et des loisirs (FPS).


Propulsées par l’effet « Vélib » et l’engouement pour le vélo à assistance électrique, les ventes frôlent désormais les trois millions d’unités chaque année, pour un prix moyen de 321 €. Un marché global approchant le milliard d’Euros, hors maintenance et accessoires. Encore à ses balbutiements – 100 000 unités annuelles en France contre 800 000 en Allemagne – , le vélo électrique devrait continuer de tirer ce marché prometteur vers le haut pendant plusieurs années.


Les constructeurs hexagonaux restent dans la course

Si trois vélos sur quatre vendus en France sont importés, les constructeurs hexagonaux sont bien dans la course et diffusent chaque année plus de 500 000 unités hors de nos frontières. Au côté d’entreprises spécialisées dans l’assemblage d’éléments essentiellement venus d’Asie, quelques dizaines d’artisans répartis dans toute la France fabriquent encore pédales, roues, selles et même cadres sur mesure. Le vélo électrique made in France est présent aussi, à Saint-Lô avec Matra, ou dans les Vosges avec le nouveau venu Moustache Bikes.


Maillot jaune pour les détaillants

Le fait mérite d’être souligné : si les grandes surfaces spécialisées dans le sport captent assez logiquement un tiers du marché (pour 53 % des ventes en volume), 51 % du CA relié au cycle revient aux magasins de détail. La grande distribution plafonne à seulement 8 %, essentiellement avec des produits d’entrée et de moyenne gamme. Pour un vélo à assistance électrique ou une petite merveille destinée à gravir le Tourmalet, l’habitude reste bien ancrée de s’adresser à de vrais spécialistes.


Lyon, capitale de la petite reine

Si le vélo représente à ce jour en France seulement 3 % des déplacements urbains (contre 15 % en Allemagne et 27 % aux Pays-Bas), la métropole lyonnaise a choisi d’en faire un cheval de bataille éco-durable, devenu un véritable vecteur de développement économique. Les 670 km de pistes cyclables qui émaillent son territoire ont inspiré toute une génération d’entrepreneurs positionnés sur des marchés complémentaires, de la conception de produits innovants aux services. Une « vélotech » foisonnante d’idées qui a su prendre la bonne échappée.

Bon à savoir: 
Plus d’un siècle après la Poste, de plus en plus d’entreprises font le choix d’investir dans une flotte de vélos à destination de leurs salariés. Permettant de défiscaliser 25 % du coût d’achat, la loi de transition énergétique pour la croissance verte a donné un vrai coup de pouce à cette nouvelle tendance, qui concerne aujourd’hui aussi bien la SNCF ou la Caisse d’épargne que des PME. Déjà présente dans six régions, la société lyonnaise Vélogik s’est spécialisée dans le déploiement de vélos en libre-service ou en location longue durée, à destination des collectivités et des entreprises.
 

Entreprendre à deux roues… Pourquoi pas vous ?

Des start-ups innovantes pour accompagner les nouveaux usages

Vélos sécurisés ou connectés, applications destinées aux smartphones, plateformes de partage… la fièvre du deux roues génère des emplois d’un nouveau genre dans des start-ups innovantes et imaginatives. Lauréate du réseau entreprendre en 2015, la société Addbike a ainsi développé une technologie exclusive permettant de transformer en une dizaine de minutes un vélo classique ou électrique en triporteur, en remplaçant la roue avant par un châssis à deux roues fixé sur la fourche. Elle le décline en plusieurs versions : coffre de transport, chariot détachable pour faire ses courses et même siège enfant. Commercialisation (très) attendue, début 2017.


Pilote de triporteur, un métier en devenir

On le croyait disparu, relégué au rang de souvenir exotique. C’était sans compter l’intérêt croissant des collectivités pour les transports respectueux de l’environnement. Pour livrer des marchandises, faciliter les déplacements de personnes âgées, des enfants ou encore des touristes, le triporteur revient en force. Pas vintage pour deux sous, il se dote désormais d’une assistance électrique et constitue le cœur de métier de la société Cyclopolitain. Ce fabricant lyonnais fait aussi office de régie publicitaire pour les 200 véhicules qu’il a déployés sur le territoire français. Il a développé un réseau de compagnies de vélotaxis franchisées et propose même des jobs de pilote.


Détaillants : miser sur la maintenance et les accessoires

Si l’on ne s’offre plus un vélo pour la vie, une fois atteint l’âge adulte, les besoins sont nombreux en maintenance et accessoires variés. Antivols, paniers, casques ou encore cuissards… ils représentent annuellement un marché additionnel de l’ordre de 725 M€, en hausse constante. Pour des raisons évidentes, les réparations et la pose d’équipements additionnels restent l’apanage des détaillants ou des grandes surfaces spécialisées dans le sport, tous ou presque dotées d’un atelier.


Franchise : des opportunités à saisir

Bien que née à Toulouse, l’enseigne Cyclable a choisi la métropole lyonnaise comme camp de base. Comptant à ce jour une trentaine de points de vente dans toute la France – filiales ou franchises – elle a fait le pari de la mobilité douce et s’est spécialisée dans les vélos à assistance électrique et les vélos pliants, dimensionnés pour s’adapter, de la piste cyclable au tram, à l’intermodalité urbaine. D’autres réseaux de franchisés, à l’image de Vélo Station, s’implantent au cœur des villes, au plus près des utilisateurs, de leurs envies d’accessoires et de leurs besoins de maintenance. Une niche florissante à exploiter rapidement.

 

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