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Que faire si votre syndic et/ou syndicat de copropriété n'effectue pas les travaux qui s'imposent ?

Le syndic est tenu de diverses obligations envers la copropriété. En cas de carence du syndic dans l’exécution des travaux, plusieurs recours sont envisageables.

Que dit la loi en matière de réalisation de travaux dans une copropriété ?

D’après la loi du 10 juillet 1965 qui fixe le statut de la copropriété, le syndicat de copropriété – constitué de l’ensemble des copropriétaires – est chargé de faire exécuter les travaux nécessaires au maintien en bon état des parties communes et équipements collectifs. Il est aussi tenu de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des occupants de l’immeuble.

Le syndic est mandaté par le syndicat des copropriétaires pour administrer et conserver les parties communes de l’immeuble. Il a notamment pour mission d’exécuter les travaux votés par l’assemblée générale des copropriétaires. En cas d’urgence, il peut aussi, de sa propre initiative, faire procéder aux travaux nécessaires à la sauvegarde de l’immeuble. Le syndic doit immédiatement convoquer l’assemblée générale pour réaliser les travaux entrepris. Autrement, ces derniers ne sont pas obligés de régler les charges demandées pour les financer. Avant l’assemblée générale, le syndic peut, également, en vue de démarrer le chantier demander le versement d’une provision qui ne peut excéder le tiers du montant du devis estimatif des travaux.

Que faire si le syndic ne réalise pas les travaux ou tardent à les entreprendre ?

Si le syndic faillit dans sa mission d’exécution des travaux urgents ou votés, vous devez solliciter le conseil syndical, composé de copropriétaires élus pour représenter le syndicat des copropriétaires auprès du syndic et veiller à la bonne exécution des missions de ce dernier.

Le président du conseil syndical enverra un courrier en recommandé avec avis de réception pour constater la carence et ordonner au syndic le respect de son obligation, avec un délai de réponse de 8 jours. En l’absence de réaction, le syndic est susceptible d’engager sa responsabilité. Si le dialogue est difficile avec le syndic, un médiateur peut éventuellement intervenir pour tenter de régler amiablement le litige.

Si la situation perdure, il est possible d’intenter une action auprès du le tribunal judiciaire (fusion du tribunal d’instance et de grande instance) en prouvant la carence du syndic. Dans ce cas, le tribunal peut désigner un administrateur provisoire qui agira à sa place, le temps de désigner un nouveau syndic.

Que faire si un sinistre survient et cause des dommages alors que les travaux n’ont pas été effectués ?

Si une fissure dans un mur de l’immeuble cause des infiltrations d’eau dans votre appartement ou si un visiteur chute dans les escaliers abîmés de l’immeuble, la responsabilité du syndic et celle du syndicat des copropriétaires peuvent être mises en cause.

  • Le syndic doit répondre du préjudice subi par tout copropriétaire

Tout copropriétaire subissant un préjudice personnel peut saisir le tribunal judiciaire pour obtenir la réparation ainsi que des dommages et intérêts. Toutefois, le copropriétaire devra prouver l’existence d’un préjudice et directe.

Par exemple, lorsqu’un syndic tarde à réparer une partie commune et que le mauvais état de cette dernière entraîne des dommages dans ses parties privatives.

En revanche, le syndic n’est pas responsable s’il n’a pas les moyens d’agir. Il ne peut être tenu responsable des défaillances de l’équipement si l’assemblée générale a voté un report des travaux de réfection par manque de moyens pour les financer ou si elle refuse de les entreprendre.

À noter. Le syndic bénévole (choisi parmi les copropriétaires) a les mêmes fonctions et responsabilités que le syndic professionnel*. Bien que cela soit vivement recommandé, il n’est pas soumis à l’obligation de souscrire une assurance responsabilité civile, comme l’est le syndic professionnel.

* l’article 1992 du Code civil précise toutefois que la responsabilité relative aux fautes est appliquée moins rigoureusement à celui dont le mandat est gratuit qu’à celui qui reçoit un salaire.

  • Le syndicat des copropriétaires doit réparer les dommages causés aux victimes…

La responsabilité du syndicat des copropriétaires est engagée si celui-ci a été négligent dans l’entretien des parties communes de l’immeuble ou si son refus d’entreprendre des travaux est à l’origine du sinistre. Il est aussi responsable pour les dommages causés par un vice de construction (malfaçon). Il ne peut invoquer la carence des entreprises intervenues dans les travaux pour s’exonérer de sa responsabilité. 

La victime n’a pas besoin de prouver une faute. La constatation des dommages causés à tout copropriétaire, locataire ou à un tiers et en lien avec la copropriété – par exemple un piéton blessé par une tuile en passant devant l’immeuble – suffit pour engager la responsabilité du syndicat des copropriétaires. Seule la preuve d’un cas de force majeure ou d’une faute de la victime peut permettre au syndicat de s’exonérer de sa responsabilité.

Depuis la loi Alur de 2014, le syndicat des copropriétaires doit obligatoirement souscrire une assurance contre les risques de responsabilité civile, dont il doit répondre. La souscription du contrat est l’une des attributions du syndic après approbation de l’assemblée générale. Il appartient également au syndic de souscrire l’assurance dommages-ouvrage pour les travaux de bâtiment pour le compte du syndicat.

À noter. En cas de refus de l’assemblée générale, l’assurance peut être contractée par le syndic, pour le compte du syndicat des copropriétaires.

Généralement, la garantie responsabilité civile du syndicat de copropriété est incluse dans l’assurance multirisques de la copropriété, mais le syndic doit le vérifier car le défaut d’assurance du syndicat des copropriétaires est considéré comme une faute dans l’exécution de son mandat.

Les dommages subis par l’immeuble et les parties communes à la suite d’un sinistre sont eux couverts par l’assurance multirisques de la copropriété éventuellement souscrite par le syndic.

Bon à savoir. Le syndicat des copropriétaires, mis en cause par un occupant de l’immeuble ou un tiers, peut ensuite engager la responsabilité du syndic. Si celui-ci est fautif, il peut être condamné par le tribunal à rembourser les sommes demandées au syndicat de copropriété. 

… et remettre en bon état les équipements collectifs

Outre l’indemnisation des victimes, le syndicat de copropriété est tenu de prendre les mesures utiles pour éviter tout dommage. Le président du conseil syndical dispose d’un moyen d’action pour l’y contraindre : le mettre en demeure pour obtenir l’exécution des travaux nécessaires.

Comment révoquer un syndic inefficace ou qui n’accomplit plus ses missions ?  

Dernière solution lorsqu’un syndic ne fait pas ou mal son travail : la révocation. Cette procédure peut intervenir à tout moment de son mandat quand les faits reprochés sont sérieux, mais passe obligatoirement par un vote en assemblée générale. Pour y parvenir, le conseil syndical, ou un copropriétaire représentant au moins un quart des voix de tous les copropriétaires, peut mettre en demeure le syndic de convoquer une assemblée générale, par lettre recommandée avec avis de réception, en lui demandant de faire figurer la question de sa révocation à l’ordre du jour.

Si le syndic refuse ou n’agit pas pendant les 8 jours suivant la mise en demeure, le président du conseil syndical peut convoquer lui-même l’assemblée générale pour désigner un nouveau syndic.

Si président ne fait pas le nécessaire (ou s’il n’existe pas de conseil syndical), tout copropriétaire peut s’adresser au président du tribunal judiciaire. Il désignera un mandataire de justice ou un copropriétaire chargé d’effectuer la convocation. Celle-ci doit aussi être notifiée au syndic même s’il ne répond plus.

À noter. Un vote à la majorité absolue est requis pour révoquer le syndic. À défaut, et si le tiers des voix est réuni, la même assemblée peut procéder à un second vote à la majorité simple. Sinon, une nouvelle assemblée générale doit être convoquée dans les trois mois avec un vote à la majorité simple.

Comment anticiper le changement de syndic ?

Attention, les fonctions du syndic cessent dès après le vote de sa révocation. Il est donc indispensable de prévoir son remplacement pour assurer une continuité dans la gestion de la copropriété.

Le conseil syndical ou un copropriétaire doit se munir de deux ou trois devis de syndics à soumettre à l’assemblée des copropriétaires et demander au syndic en place de prévoir l’élection du nouveau syndic en joignant les propositions de contrat. Celles-ci doivent également être adressées aux copropriétaires pour délibérer en connaissance de cause.

Sources :

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