Publié le 29/03/2019
Fin 2018, Emmanuel Macron demandait « à tous les employeurs qui le peuvent » de verser une prime de fin d’année à leurs salariés. En échange, il s’engageait à l’exonérer, dans une période définie, de toute charge sociale et fiscale.
Si cette prime exceptionnelle a été particulièrement avantageuse pour l’employeur pendant un temps, le coût des charges patronales sur le versement d’une prime ponctuelle représente d’habitude 42 % (en moyenne) de celle-ci. Une charge financière bien plus lourde que celle liée à un dispositif d’épargne salariale comme l’intéressement ou l’abondement, qui consistent en la mise en place d’un plan d’épargne entreprise (PEE) et/ou d’un plan d’épargne retraite collectif (PERCO).
Depuis le 1er janvier 2019, de tels dispositifs sont encore plus avantageux : alors que l’employeur devait auparavant s’acquitter d’une contribution de 8 à 20 % auprès de l’URSSAF dès qu’il y avait recours, le forfait social est aujourd’hui tout bonnement supprimé. Résultat, plus aucun coût fiscal pour l’entreprise, et une raison supplémentaire de lier vos salariés à la réussite de l’entreprise.
Le système de l’intéressement consiste à verser aux salariés une prime liée à la performance de l'entreprise. Ce dispositif facultatif d’épargne salariale permet de redistribuer collectivement la valeur créée. Elle s’adresse donc aux structures ayant une capacité financière suffisante pour « intéresser » leurs salariés. Sa mise en place est en outre un peu complexe, notamment pour déterminer la bonne formule de calcul, compte tenu du caractère à la fois collectif, variable et aléatoire de l’intéressement. D’ailleurs, à ce jour, moins de 3 % des TPE ont fait ce choix.
Pour les structures aux bénéfices moins importants, l'abondement est une alternative sérieuse : son principe est celui d'une épargne coconstruite avec le collaborateur. Par exemple, si un salarié procède à un versement volontaire de 100 euros sur un PEE, l'entreprise peut abonder à hauteur de 200 euros. Résultat : l’entreprise gratifie ses collaborateurs tout en les encourageant à se constituer une épargne personnelle, sans pour autant devoir s’acquitter de charges patronales complémentaires. À noter qu’en tant que chef d’entreprise, vous pouvez vous aussi bénéficier du dispositif, même si vous n’êtes pas salarié. Autre avantage : les abondements sont déductibles des bénéfices imposables de l’entreprise. À noter que l’abondement est une aide obligatoirement collective, qui ne peut donc pas être réservée à certains salariés. Une modulation des règles d’abondement est toutefois possible, en fonction de l’ancienneté par exemple. Notez bien qu’un système d’intéressement peut tout à fait être couplé avec une politique d’abondement, hors versement volontaire du salarié, donc.
Sources
challenges.fr
usinenouvelle.com