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Perte de mémoire chez les seniors

Perte de mémoire chez les seniors : quand s’inquiéter ?

En France, la santé mentale est un problème de santé publique, notamment en lien avec une population vieillissante. Nombre de seniors sont affectés par des problèmes de perte de mémoire. Ce symptôme commun, souvent anodin, peut aussi révéler une pathologie plus grave. Quels sont les signes qui devraient alerter les seniors et les aidants ?

Quelles sont les causes de perte de mémoire après 50 ans ?

La mémoire est une fonction physiologique essentielle qui nous permet, entre autres, de communiquer, de créer des liens sociaux, ou encore de travailler. La mémoire à long terme sert à accumuler des connaissances et des souvenirs. Quant à la mémoire à court terme, elle nous permet d’accomplir la plupart des tâches du quotidien. De nombreux facteurs peuvent affecter les facultés de mémorisation et causer des pertes de mémoire, notamment chez les personnes âgées.

Les pertes de mémoire non pathologiques

Parmi les pertes de mémoire non pathologiques, on retrouve les cas suivants. 

  • Vieillissement : ce processus physiologique normal affecte l’ensemble des cellules, y compris les neurones. Cela peut entraîner des pertes de mémoire occasionnelles. Bien que commun, ce phénomène entraîne une certaine frustration chez les personnes qui en souffrent, mais la plupart du temps, ces oublis sont banals et n’ont aucune incidence sur le quotidien.
  • Médicaments : les pertes de mémoire peuvent être liées à la prise de certaines classes de médicaments, notamment les anxiolytiques et les antidépresseurs. Dans ce cas, les problèmes de mémorisation sont passagers.
  • Intoxication : l’alcool et les drogues récréatives sont des substances qui ont des effets toxiques sur l’organisme. Elles affectent temporairement les fonctions cognitives et entraînent, notamment, des problèmes de mémorisation. Dans certains cas, les effets peuvent être plus longs, voire permanents. Par exemple, les personnes qui souffrent d’alcoolisme peuvent développer le syndrome de Korsakoff, une pathologie qui s’attaque à la mémoire à court terme.
  • Habitudes de vie : le manque de sommeil, la sédentarité, l’alcoolisme, le tabagisme, les carences en vitamines et nutriments essentiels ont aussi des impacts sur notre capacité à apprendre de nouvelles choses et à faire appel à notre mémoire à court et à long terme. 

Les pertes de mémoire liées à une pathologie

Parmi les pertes de mémoire liées à une pathologie, on retrouve les cas suivants. 

  • Dépression : ce trouble de santé mentale répandu peut entraîner des problèmes de concentration et de mémorisation. La perte de mémoire occasionnelle est, en effet, commune chez les personnes âgées atteintes de dépression. Des thérapies cognitives peuvent aider à gérer ce symptôme.  
  • Trouble cognitif léger : outre la perte de mémoire, il affecte d’autres fonctions cognitives. En plus d'expérimenter des trous de mémoire, la personne affectée par ce trouble éprouve des difficultés légères à raisonner, à faire preuve de discernement, à s’exprimer. En principe, ce trouble n’a pas d’impact significatif sur le quotidien.
  • Amnésie globale transitoire ou ictus amnésique : cette pathologie se manifeste par une perte de mémoire soudaine et temporaire. Durant 24 heures environ, la personne touchée ne se souvient pas de ce qui vient de se produire et ne peut plus rien mémoriser. Une fois ce délai passé, elle retrouve ses capacités. Les causes de l’ictus amnésique ne sont pas clairement identifiées, mais cela peut arriver à la suite d’un choc émotionnel, d’une intervention chirurgicale, d’une consommation excessive d’alcool. Les personnes à risque sont celles de plus de 50 ans.
  • Pathologies neurodégénératives : la plupart de ces maladies provoquent une perte de mémoire partielle ou totale et sont évolutives. Leur fréquence augmente avec l'âge, les personnes de plus de 65 ans étant les plus touchées. La maladie d’Alzheimer, la plus répandue puisque 1 million de Français en souffrent, entraîne des déficiences cognitives telles que des troubles de la parole et de la compréhension, des troubles de la reconnaissance et des difficultés à effectuer des tâches simples du quotidien. La démence à corps de Lewy a des caractéristiques similaires et a des symptômes communs avec la maladie de Parkinson, qui affecte les fonctions motrices. D’autres types de démences, plus rares, peuvent impacter la vie des seniors, comme la démence vasculaire provoquée par un AVC ou de mini-AVC à répétition, ou la démence frontotemporale, proche d’Alzheimer en termes de manifestations.

D’autres causes non listées, pathologiques ou non, peuvent aussi être à l’origine d’une perte de mémoire chez une personne senior. Tout trouble qui a des répercussions sur le bien-être, la qualité de vie, l’estime de soi nécessite une prise en charge médicale. Pour obtenir un diagnostic, dirigez-vous vers un professionnel de santé.

Quels sont les symptômes de la perte de mémoire ?

La mémoire est impliquée dans de nombreuses fonctions. Elle nous permet de nous situer dans l’espace et dans le temps, de résoudre un problème complexe, d’émettre une opinion, de faire preuve de jugement et de réaliser les tâches les plus simples comme se laver, parler et manger.

Chercher ses mots, se tromper de prénom et ne plus se rappeler où on a garé sa voiture sont des oublis communs parmi les seniors. Notre état de santé moral et notre niveau de fatigue physique ont des répercussions sur notre mémoire. La plupart du temps, se reposer ou réfléchir calmement suffit à régler le problème

Ainsi, les pertes de mémoire occasionnelles ne devraient pas vous inquiéter. Si vous avez besoin de vous rassurer, vous pouvez tout de même passer le test en ligne de la Fondation Vaincre Alzheimer. En répondant aux questions, vous pourrez déterminer si vos oublis sont sans gravité. Évaluer vos capacités de mémorisation de manière régulière est un geste préventif essentiel. N’hésitez pas à faire le point, au besoin, avec un professionnel de santé à l’occasion d’une consultation annuelle.

En revanche, certaines situations peuvent être plus préoccupantes, notamment si elles se répètent :

  • Ne plus se rappeler la direction à prendre pour se rendre à un endroit habituel.
  • Oublier ce qu’on est en train de faire ou un rendez-vous important.
  • Éprouver des difficultés à suivre une conversation, une lecture ou un film.
  • Changer d’humeur sans raison et se sentir émotionnellement détaché à de nombreuses occasions.
  • Se comporter de manière inappropriée.
  • Avoir de nombreux trous de mémoire. 

En cas de doute pour vous ou un proche, n’hésitez pas à en parler à un médecin qui pourra vous adresser à un centre de la mémoire. Ces infrastructures installées sur tout le territoire reçoivent les patients pour effectuer un bilan mémoire complet.

Les gestes à adopter pour préserver la mémoire 

Tout au long de votre vie, vous pouvez agir en faveur de votre mémoire grâce à des modifications mineures de vos habitudes de vie. Et il n’est jamais trop tard pour commencer à adopter les bons gestes.

  • Avoir un régime alimentaire équilibré : des régimes alimentaires tels que le régime méditerranéen, basés sur une alimentation variée et riche en oméga 3, auraient des effets bénéfiques sur le cerveau.
  • Faire une activité physique régulière : la sédentarité n’est pas bonne pour le cerveau. Quels que soient vos centres d’intérêt, bouger et faire de l'exercice physique est important. La course notamment permettrait de créer de nouveaux neurones selon certaines études.
  • Entraîner son cerveau : cet organe doit être stimulé. Sa plasticité peut toujours être améliorée à l’aide d’exercices qui font appel à la concentration, la réflexion, la résolution de problème, etc. La lecture, pratiquer un instrument de musique, la peinture, les exercices ludiques tels que le sudoku, les mots fléchés ou croisés, ou des jeux de sociétés comme le scrabble sont d’excellents moyens de solliciter vos neurones.
  • Entretenir le lien social : les relations et interactions sociales sont importantes et semblent affecter positivement les facultés cognitives.

Quels examens faire en cas de perte de mémoire ?

Lorsqu'une perte de mémoire est suspectée, plusieurs examens peuvent être proposés pour établir un diagnostic précis. Le bilan mémoire est souvent le premier examen recommandé. Réalisé par un médecin spécialiste, ce bilan évalue la mémoire à court et à long terme, le langage, la logique et la reconnaissance d'objets.

Les tests d'évaluation cognitive sont également essentiels pour diagnostiquer certaines maladies comme Alzheimer. Parmi eux, on retrouve le MMS, le test de l'horloge et le test des 5 mots.

Enfin, des examens sanguins peuvent être réalisés à la recherche d'une hypothyroïdie, de carences en vitamines ou d'autres anomalies pouvant causer des troubles de la mémoire. Dans certains cas, une imagerie cérébrale peut être réalisée pour déceler d'éventuelles lésions dans les régions de la mémoire.

Ces examens doivent être réalisés par un professionnel de santé et les résultats doivent être transmis au médecin traitant pour une prise en charge adaptée.

Des solutions pour pallier les problèmes de mémoire

Un diagnostic de maladie d’Alzheimer ou de toute autre forme de démence est difficile à accepter tant par la personne concernée que par son entourage. Se faire à l’idée de vivre avec une telle pathologie prend du temps.

Les démences dégénératives qui touchent les seniors sont d’évolution lente. Les personnes affectées ne perdent pas leurs facultés du jour au lendemain. Leur vie peut continuer quasi normalement pendant quelques mois ou années. Certes, oublier est un handicap dans la vie de tous les jours, mais des moyens peuvent permettre d’y remédier partiellement. La personne malade ou son entourage peut exercer les tâches suivantes.

  • Écrire des post-it listant les tâches à effectuer chaque jour et les activités, événements importants.
  • Faire un planning et l’afficher au mur de la pièce de vie pour suivre les activités au fur et à mesure de la journée.
  • Sécuriser l'habitation en identifiant les zones à risque et en précisant les actions à faire. Par exemple, à côté de la porte, mettre un post-it précisant de la fermer à clé en sortant, même chose près du robinet ou de la cuisinière.
  • Se servir de trackers, accessoires équipés d'une puce GPS, pour localiser facilement les objets utiles au quotidien tels que les clés, le sac, les chaussures, le manteau. 
  • Préparer des vidéos avec un téléphone pour enregistrer les pensées, les souvenirs, les messages importants. Cela permet d’y revenir à un moment opportun, notamment si la personne atteinte de démence cherche une information ou est triste de ne pas se rappeler un événement en particulier. Cela permet de préserver virtuellement la mémoire et de favoriser le partage avec les proches.
  • Continuer de faire des activités sportives, culturelles, associatives, qui procurent de la détente et du plaisir. Cela est important pour stimuler la mémoire et rester en forme le plus longtemps possible.  

L'importance de l’entourage et de l’anticipation

L’entourage est un allié primordial dans le combat contre la démence. Les aidants naturels, à savoir les proches, le personnel soignant et les auxiliaires de vie peuvent faciliter grandement le quotidien des seniors malades. Si vous ou un proche êtes touchés par une pathologie neurodégénérative, partagez vos craintes et mettez en place des solutions pour vous rassurer.

Installer des dispositifs spéciaux, comme un bracelet d’alarme ou un traceur GPS, est d'une belle efficacité. Cela permet d’aider et de localiser la personne atteinte de démence en cas de besoin.

Anticiper le futur est une autre façon de vous protéger et de préserver votre famille. Le mandat de protection futur est un document permettant d’assurer votre protection en cas d’incapacité totale. Devant le notaire, vous pouvez choisir une personne de confiance pour veiller à vos intérêts au cas où un jour vous ne seriez plus en mesure de le faire vous-même. Dans le même ordre d’idées, l’assurance dépendance permet de se prémunir en cas de perte d’autonomie.

Des traitements de l’amnésie liée aux maladies dégénératives ? 

Les maladies dégénératives qui provoquent une amnésie partielle ou totale sont, à ce jour, incurables. Mais, la science progresse à grands pas. Des traitements symptomatiques contribuent à améliorer les symptômes de la démence tels que les troubles de l’humeur et du comportement. De nouveaux traitements prometteurs, encore à l’épreuve, permettent de ralentir la progression de la maladie chez certains patients.

De nombreuses recherches sont en cours, notamment pour la maladie d’Alzheimer et d’autres maladies neurodégénératives. Les scientifiques étudient des moyens thérapeutiques tels que la greffe fécale, les thérapies géniques et cellulaires. Ils travaillent également sur les façons de prévenir l’apparition de la maladie avec des analyses de sang pour déceler les démences à un stade précoce. 

C’est pourquoi il est important d’obtenir un diagnostic et d’avoir un suivi régulier avec un neurologue. Le système de santé français prévoit une prise en charge complète de ce type d'affection de longue durée qui touche principalement les personnes de plus de 65 ans. Les patients atteints de démence ont de nombreux besoins au niveau des soins qui changent au rythme de l’évolution de la maladie. La plupart des frais sont pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale. 

Enfin, rappelons que le trou de mémoire occasionnel est commun chez les seniors. Rien ne sert de s’affoler, de nombreuses causes peuvent l’expliquer. Néanmoins, quand le problème de mémorisation est le symptôme d’une démence, le malade et ses proches doivent faire appel aux ressources appropriées. Avoir un suivi médical régulier, solliciter des organismes spécialisés, parler des difficultés du quotidien avec des professionnels sont autant de moyens d’atténuer les bouleversements provoqués par ces pathologies invalidantes

En résumé : quand s'inquiéter des pertes de mémoire ?

Il est normal d'oublier de temps en temps, mais certaines pertes de mémoire peuvent être le signe de problèmes plus graves. L'âge, le stress et la fatigue peuvent causer des troubles de la mémoire légers et temporaires. Cependant, des oublis plus fréquents ou graves, comme ne pas se souvenir d'événements importants récents, oublier des informations que l'on connaissait bien ou avoir du mal à suivre des instructions, peuvent être des indicateurs de troubles de la mémoire plus sérieux.

  • Un changement dans les habitudes de mémoire, comme oublier des choses plus souvent ou avoir du mal à accomplir des tâches qui étaient auparavant faciles, peut être un signe d'inquiétude.
  • L'évolution rapide des troubles de la mémoire peut également être une raison de consulter un professionnel de santé.
  • Les troubles de la mémoire qui affectent la vie quotidienne, comme ne pas se souvenir comment se rendre à des endroits familiers, peuvent indiquer un problème plus grave.

Il est recommandé de consulter un professionnel de santé si vous ou un proche êtes concerné par ces symptômes. Les tests neuropsychologiques peuvent aider à évaluer la gravité des troubles de la mémoire et à déterminer la meilleure approche pour gérer ces problèmes.

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