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Bien vieillir chez soi, ça s’anticipe !

Avec le vieillissement de la population et le souhait des seniors de vivre le plus longtemps possible à leur domicile, une réflexion autour du « bien être chez soi » se met en place. Deux experts, très impliqués sur le sujet, ont débattu autour de ces nouveaux enjeux dans le cadre de notre webinaire Zen & Vous.

Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées

Les plus de 60 ans pourraient représenter 1/3 de la population en 2040* et 85 % des plus de 70 ans ne se projettent pas ailleurs que chez eux pour finir leur vie**. La priorité aujourd’hui est donc d’améliorer la qualité de vie des personnes vieillissantes à leur domicile et de leur assurer un minimum d’autonomie. 

C’est autour de ces nouveaux enjeux que Valérie Egloff, infirmière libérale et présidente du Gérontopôle de Normandie, et Mickaël Briquet, directeur des opérations de Merci Julie, solution de diagnostic de l’habitat et d'accompagnement des personnes âgées ont échangé récemment. Ce débat, intitulé « Être bien chez soi, cela s’organise à tous les âges de la vie » est le deuxième de la série Zen & Vous, un rendez-vous organisé en collaboration avec Generali et Notre Temps.  




Prévenir les chutes et sauvegarder l’autonomie des personnes âgées

Près de 400 000 personnes âgées font une chute accidentelle chaque année en France. Ces chutes entraînent plus de 100 000 hospitalisations et plus de 10 000 décès. Les causes ? Faiblesses musculaires, rhumatismes, diminution de la vision, trouble de l'équilibre, etc. Autant de problèmes de santé qui augmentent avec l’âge, et qui, pour beaucoup, riment avec rupture sociale et perte d’autonomie.

« La prise en charge des chutes me paraît aussi importante que leur prévention et la facilité de se mouvoir. Si une personne âgée ne se sent plus à l’aise pour se déplacer, elle aura tendance à s’enfermer de plus en plus :  le lien social sera cassé, ainsi que son envie de vivre. Il est donc important d’aborder cette notion de prévention et, d’une manière plus générale, celle de la qualité de vie. », souligne Valérie Egloff. « Le logement demande un effort continu d’adaptation. Tout comme un jeune couple aménagerait une chambre en vue de l’arrivée d’un nouveau-né, ceux qui approchent de la retraite doivent dès à présent repenser leur habitat pour vivre au mieux les années à venir. »

Le gouvernement a pris note de ces nouveaux enjeux de société. Il a annoncé la mise en place d’un dispositif baptisé Ma prime adapt’ à partir du 1er janvier 2024. Cette aide financière bâtie sur le modèle que Ma prime rénov’, aura pour mission d’accompagner les personnes qui ont besoin d’adapter leur habitation au vieillissement. Il est prévu d’accorder une enveloppe de 400 millions d’euros pour financer l’aménagement de quelque 70 000 logements chaque année. Le gouvernement vise l’adaptation de 680 000 logements d’ici 2032 pour répondre à la demande de maintien à domicile d’un maximum de personnes âgées***.


Adapter son logement, sans le transformer en hôpital

L’objet du Gérontopôle de Normandie, dont Valérie Egloff est présidente, est d’accompagner l’évolution de la société vers un âge avancé, actif et autonome et de développer un réseau d’acteurs du vieillissement. Plus généralement, il vise la promotion d’un « bien vieillir » sur le territoire régional. 

Il existe une dizaine de gérontopôles en France, environ un par région : ils fédèrent des acteurs du médico-social du sanitaire, des entreprises, des acteurs de la Silver économie, des collectivités territoriales, les bailleurs sociaux, etc.  Tous travaillent autour de ces questions d’adaptation de la société au vieillissement de la population. Cela passe par la sécurisation du logement en lui-même et son environnement. Irritant principal : les personnes concernées, si elles ont conscience de l’importance de ces aménagements, ont peur de ne plus se sentir chez elles après les travaux :  que leur chambre ressemble après rénovation à une chambre d'hôpital, que leur salle de bain soit devenue un espace très froid. « C’est pourquoi nous avons mis en place des outils ludiques et simples comme des tests des maison témoin en réalité virtuelle. Il est primordial que notre interlocuteur n’ait pas l'impression qu'on lui impose quelque chose.» affirme Valérie Egloff.


Exemple de visite virtuelle d’une maison témoin :




Chaque personne est différente, il est donc important de bien observer son environnement avant toute prise de décision. Valérie Egloff, en tant qu’infirmière le constate chaque jour. Des espaces encombrés, des monticules de fils électriques jonchant dans des zones peu éclairées : autant de facteurs de chutes. « Beaucoup de chutes ont lieu la nuit : la personne se lève pour aller aux toilettes, elle connaît le chemin par cœur et donc n'allume pas les lumières. Il existe pourtant des choses très simples pour palier cela comme des chemins lumineux au sol avec détecteurs de présence. », indique Valérie Egloff. 


Des aides techniques simples et peu coûteuses font la différence

Adapter son logement à son mode de vie lorsqu’on est senior ne signifie pas forcément le transformer de bout en bout. « Il n’est pas nécessaire de proposer trop rapidement l’installation d’un monte escalier. Monter et descendre des marches reste un exercice et la meilleure arme antichute », souligne Mickaël Briquet.
La prévention repose souvent plus sur de simples petites modifications des habitudes de vie et l’ajout d’outils techniques simples. Parfois un simple accessoire peu changer la vie. » 

Merci Julie fédère de nombreux ergothérapeutes qui œuvrent en ce sens : ils se rendent à domicile pour établir un compte rendu précis et détaillé des aides techniques et/ou des travaux d’aménagement à réaliser pour améliorer la qualité de vie des résidants. « Après de longues observations à domicile, nous mettons en place ensemble des stratégies afin que la vie des personnes âgées soit la plus aisée possible, la plus normale. Si une personne est handicapée pour lire car ses lunettes ne lui suffisent plus, des petites aides techniques peuvent être mises en place comme un télé agrandisseur ou une loupe. Autre exemple : j’ai rencontré, il y a peu, une personne qui ne pouvait plus faire ses courses, retrouver ses amis, tout simplement car elle ne pouvait plus sortir de sa voiture ; nous allons donc mettre en place des petites aides techniques qui lui permettront de faite pivoter son siège auto, ainsi qu’une petite barre qui s'installe directement sur l'habitacle de la voiture. Vivre ne doit pas se réduire à se lever, se laver, s’habiller et se coucher : il est important de garder un maximum d’autonomie. », précise Mickaël Briquet.

 

Préserver son autonomie : s’informer, anticiper

Afin d’aménager son logement au mieux pour l’avenir, il est primordial de s’y prendre tôt. D’abord, parce que cela a un coût. Si de simples aides techniques (barre d’appui, chemin lumineux avec détecteurs de présence, éclairages, etc.) coûtent quelques dizaines d’euros dans les magasins de bricolage, d’autres achats sont moins anodins. Remplacer une douche ou une baignoire peut coûter jusqu’à 9 000 euros.

En outre, un projet d’adaptation du logement prend aujourd’hui 8 à 12 mois , en prenant en compte  l’engagement de la démarche, la venue d’un artisan, de l’ergothérapeute, l’accord de la commission de financement, etc. D’où l’importance d’anticiper ! « Nous devons tous nous demander : quel est notre projet de vie ? Mon logement n’est-il pas trop grand ? Serais-je encore capable d’entretenir mon jardin à la retraite ? Dois-je me rapprocher d’un centre-ville ? A 90 ans, c’est illusoire de proposer à une personne de déménager. Souvent cette demande de déménagement correspond à un placement en institution. Ne pas anticiper c’est souvent prendre le risque que nous arrivions trop tard. », insiste Mickaël Briquet. 

Prêt à sauter le pas ? N’hésitez pas à vous tourner vers un CICAT. Ces centres d'information et de conseil en aides techniques informent, conseillent et orientent les personnes à la recherche d’aides techniques de façon totalement neutre. Il est même possible d’essayer différents types de matériel.



Financer l’aménagement de son logement

En la matière, chaque département met en place sa propre politique. Par exemple, en Seine et Marne ce diagnostic est remboursé à 100 %. Il faut donc regarder sur le site dédié du département pour connaître leur niveau de prise en charge. Vous habitez au Havre ? Son CCAS (Centre communal d'action sociale) a mis en place le SHERPA (Service Havrais d'Evaluation des Risques au domicile des Personnes Agées) qui s’adresse aux personnes retraitées de 60 ans et plus. Donc premier réflexe, appelez votre CCAS ou votre mairie. Mieux encore faites appel à un ergothérapeute, il saura, lui, vous renseigner. Il arrive parfois d’ailleurs que des bailleurs sociaux financent l'intervention des ergothérapeutes.

L’ANAH (Agence nationale de l’habitat) encourage également la réalisation de travaux d’amélioration des logements privés. Elle accorde des aides financières aux propriétaires occupants ayant des revenus modestes. Rendez-vous sur monprojet.anah.gouv.fr pour vérifier votre éligibilité. 
A noter que des crédits d'impôt peuvent être octroyés pour certaines dépenses liées à l’installation d’équipements pour personnes âgées ou handicapées.

 


À noter : le premier épisode de « Zen & Vous – Vos webinaires pour demain », était consacré aux aidants. Vous pouvez le retrouvez ici : « Quelles aides pour les aidants ? ».

 

 

Source :
* https://www.santepubliquefrance.fr/
** Combien ça coûte d'être vieux en France ?
***https://institut.amelis-services.com

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