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Aidants : ces super-héros du quotidien

En 2030, un quart des salariés en France sera aidant. Un changement de paradigmes dont les entreprises doivent rapidement prendre conscience : elles doivent accompagner au mieux leurs collaborateurs afin que ceux-ci ne tombent en situation de vulnérabilité. Certaines l’on déjà compris. Débat autour de ces nouveaux enjeux.

Generali, en partenariat avec Notre Temps, a consacré le premier volet de sa série « Zen & Vous – Vos webinaires pour demain » au sujet des aidants et des aides qu’il est possible de leur apporter. Un sujet majeur lorsqu’on sait qu’à ce jour ce sont 11 millions de Français qui accompagnent au quotidien un proche face à la maladie, au handicap ou à la dépendance. Serge Guérin, sociologue et professeur à l’Inseec GE, a servi de modérateur à Amandine Lagarde, directrice générale de France Parkinson, et Joël Riou, directeur et fondateur de la plateforme d’aide aux salariés Responsage, déjà très impliqués sur ce sujet.

11 millions de Français aidants. Qui sont-ils ?

Responsage est une structure qui accompagne les aidants au quotidien pour répondre à leurs questions, trouver des solutions rapidement, notamment avec leur employeur. Ce sont majoritairement des femmes (70 %) qui entrent en contact avec Responsage, elles ont en moyenne 53 ans et sont cadres. Hommes et femmes confondus, 73 % des aidants sont des actifs. « Parmi les thématiques abordées, trois reviennent sans cesse : le logement, l’argent et les questions de répit. 48 % des aidants d’un proche âgé sollicitent notamment Responsage pour une aide au maintien à domicile de son aidé. 16% d’entre eux souhaitent s’informer sur les solutions d’hébergement : EHPAD, résidence non médicalisée, accueil familial… Il arrive parfois qu’on nous demande d’intervenir en tant que médiateur au sein de ces structures spécialisées pour résoudre des conflits. », souligne Joël Riou. Autant de questionnements qui amènent inexorablement à la question du budget.

Si 70 % des aidants jugent « bonne » la situation financière de la personne qu’ils aident, les échanges financiers entre l’aidant et la personne aidée sont relativement fréquents : 59 % des aidants prennent en charge des dépenses ou apportent un soutien financier à la personne qu’ils aident, 27 % de façon régulière et 32 % de façon ponctuelle. Cette aide concerne le plus souvent les petites dépenses du quotidien mais elle peut, le cas échéant, représenter des montants conséquents : pour 30 % d’entre eux l’aide est supérieure à 250 euros par mois. La baisse prévisible du niveau de vie des retraités, de 15 % à 20 % d’ici à 2050, pourrait se reporter en partie sur les aidants et accroître l’ampleur des transferts*. 

*Source : Etude BPCE L’Observatoire, 2021

Enfin et surtout, 59 % des bénéficiaires de Reponsage sont en quête de solutions de répit, c’est-à-dire de solutions leur permettant de prendre du repos dans leur activité d'accompagnement. « La frontière entre vie personnelle et professionnelle s’amenuise et se complexifie : il y a un épuisement des aidants et une demande forte de trouver des heures de répit. » précise Joël Riou. « En 2030, un quart des salariés en France sera aidant. Les enjeux de société sont énormes : ils sont un maillon essentiel de la chaîne de la solidarité et des enjeux autour de la santé. Avec le vieillissement de la population, le nombre d'aidants est amené à augmenter. Nous devons tous en avoir conscience. »

Statut d’aidant : nous sommes tous concernés

Avec 1 adulte sur 250 touché en France, et une prévalence en constante augmentation, la maladie de Parkinson est un enjeu de santé public majeur. Elle constitue la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente, après la maladie d'Alzheimer, et la deuxième cause de handicap moteur chez l'adulte après les accidents vasculaires cérébraux « En France, plus de 200 000 personnes sont atteintes de Parkinson. Ce chiffre évolue chaque année et contrairement à ce que pense la majorité des Français, ce n'est pas du tout une maladie rare. Notre rôle au quotidien est de changer cette image et de faire connaître la maladie peu connue », précise Amandine Lagarde, directrice générale de France Parkinson. « Notre mission est avant tout de soutenir et d'accompagner les malades, mais c’est également de soutenir et d’informer leurs proches. Personne n’est préparé à ce qu’une maladie comme celle de Parkinson ne lui tombe dessus. »

France Parkinson épaule les aidants, majoritairement (80 %), le ou la conjointe de personne malade. En ce sens, France Parkinson a mis en place deux programmes.
Le premier, A2PA a pour objectif de permettre aux aidants de comprendre la maladie de Parkinson pour accompagner la personne malade au mieux, dans le respect de son autonomie, le plus longtemps possible tout en leur offrant la possibilité de se retrouver entre eux pour échanger, partager, obtenir des conseils et s’enrichir mutuellement de leurs expériences. Le second, Entr’aidants Parkinson propose aux proches de se rencontrer, de partager un moment convivial, d’échanger leurs expériences dans la perspective de créer un lien durable et de générer une entraide entre eux.

Être aidant : une réalité qui s’impose aux entreprises

Le rôle d’aidant est amené à s’amplifier dans les années à venir et ce phénomène touche presque toutes les catégories de population. Ces aidants souffrent généralement d’isolement, d’épuisement et d’un manque de reconnaissance. Les pouvoirs publics en ont pris conscience : en 2019, le gouvernement lançait la stratégie nationale de mobilisation et de soutien « Agir pour les aidants 2020-2022 ». Aujourd’hui, les entreprises doivent se saisir de cette réalité pour soulager leurs salariés dans leurs rôles d'aidants.
Un aidant comptabilise en moyenne 16 jours d’absentéisme supplémentaire dû à des problèmes de dernière minute. Responsage s’est donné pour rôle de servir de liant entre les collaborateurs et leur entreprise en passant par les ressources humaines : ses services Responsage sont financés par l’employeur.

« Il y a une nécessité d'une crise de conscience de la part des dirigeants des entreprises de la vulnérabilité de leurs collaborateurs aidants. Cette étape passée, il est important de mettre en place au sein des établissements des dispositifs d’aides, d’informations, dans un cadre bienveillant notamment dans le secteur privé : pouvoir parler de ce statut d’aidant participerait à une libération de la parole en entreprise nécessaire aujourd’hui. » indique Joël Riou

Responsage accompagne ces entreprises dans la promotion des dispositifs internes sur ce sujet et la prévention des risques psycho-sociaux. Elle met notamment à leur disposition une plateforme qui agrègent les données anonymisées de leurs collaborateurs : un outil qui participe à la compréhension des problématiques des salariés et leur niveau de vulnérabilité par les RH, les directions RSE et les directions générales quant à leurs décisions.

Une entreprise doit comprendre qu’un de ses collaborateurs-aidant puisse avoirs des contre temps, des injonctions personnelles à remplir. Il doit pouvoir se signaler. « On a l’impression qu'avec le télétravail, il est plus facile aujourd'hui d'être un aidant. Il est vrai que ce nouveau mode offre plus souplesse quant à la manière de gérer son emploi du temps, on observe cependant une plus grande porosité entre le monde professionnel et la vie personnelle virgule. On ne va pas pouvoir plus longtemps ignorer, et notamment au sein de l'entreprise et du management, que l’un l'influence l'autre. L’équilibre vie pro / vie perso va devenir très complexe à gérer. », Joël Riou. La question des salariés aidants touche obligatoirement l’entreprise et son organisation

Autrefois cantonné à la sphère familiale, le sujet des aidants s’impose désormais dans le domaine privé et public. Si la pandémie a accéléré l’ampleur du phénomène, elle a eu le mérite de poser de véritables enjeux et surtout de reconnaître les aidants comme des acteurs « essentiels » de notre écosystème de santé. « La plupart des entreprises témoignent du fait que les aidants développent des softs skills, soit des compétences qui leur permettent de supporter de plus grandes responsabilités. Ils sont une véritable valeur ajoutée », témoigne Joël Riou. Une belle revanche pour ces personnes aux sacrifices jusque-là très peu reconnus.

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