Publié le 18/01/2022
Qui n’a jamais puisé dans sa pharmacie personnelle pour soigner un petit rhume et éviter de se rendre chez le médecin ? Les Français ont toujours été adeptes de l'automédication, et la crise sanitaire a renforcé cette pratique. Selon une étude Kantar, 8 Français sur 10 ont acheté des produits de santé sans ordonnance en 2020. Il s’agit notamment de compléments alimentaires, de produits de premiers soins, d'homéopathie, de phytothérapie, d’huiles essentielles et d’antidouleurs ; ces derniers représentant un tiers des achats.
Cependant, l’automédication n’est pas une pratique sans risques.
Entretien avec Luc Besançon, pharmacien et délégué général de NèreS (anciennement Afipa), une association qui représente les laboratoires pharmaceutiques fabriquant et commercialisant des produits de santé disponibles sans ordonnance.
Pourquoi l’automédication prend-elle de l’ampleur ?
Tout d’abord, on distingue différents types d’automédication :
En France, 25 % des visites en pharmacie sont destinés à l’automédication sans ordonnance, et l’automédication en prévention est en pleine croissance.
Cela s’explique par plusieurs raisons. Si certaines personnes n’ont pas facilement accès à un cabinet médical, d’autres ont peur de s’y rendre et d’y attraper la Covid-19. De plus, les délais pour obtenir un rendez-vous chez son médecin sont parfois longs. Il est donc plus facile, rapide et pratique de se rendre dans l’une des 20 942 pharmacies que compte l’Hexagone, notamment grâce à leurs horaires élargis. Les Français y achètent des médicaments sans prescription médicale, des produits de santé et de prévention de premier recours, de l'homéopathie, ou de la phythotérapie, et ils n’hésitent pas à demander conseil au pharmacien. 97% des Français indiquaient avoir confiance en leur pharmacien en 2020.
Si elle est autant appréciée, c’est que l’automédication possède de nombreux avantages.
Cependant, l’automédication a aussi ses limites : les patients peuvent mettre leur santé en danger à cause de la mauvaise utilisation d’un médicament. Sans oublier les contre-indications pour les femmes enceintes ou allaitantes, les personnes suivant un nouveau traitement, etc.
Pour limiter les risques et pratiquer l’automédication de façon responsable :
Au final, si elle est pratiquée de façon responsable, l’automédication contribue même à faire économiser à la Sécurité sociale 4,60 € pour chaque euro dépensé (étude de l’AESGP). Dans tous les cas, quelle que soit votre situation, demandez toujours conseils à votre pharmacien afin de préserver votre santé.