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Publié le 23/09/2025
C’est lors d’une conférence de presse, à quelques jours seulement de la rentrée des classes, qu’Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur, a témoigné de la nécessité de bâtir une école forte qui favorise la réussite de tous les élèves. Elle a, en ce sens, présenté les nouvelles mesures qui s’appliquent dès à présent. Les voici.
« Comment espérer élever le niveau scolaire si l'on n'est pas capable d'apaiser le climat scolaire ? », a-t-elle déclaré lors de cette conférence. Et de fait, lorsqu’on sait que les élèves passent plus de 5 heures par jour en moyenne sur les écrans et sont sujets au cyberharcèlement ou à la réception de contenus inadaptés, difficile pour eux de se concentrer en classe.
Aussi, pour leur donner toutes les chances de réussir, le dispositif « Portable en pause » doit désormais être appliqué : les téléphones portables au collège sont désormais interdits et s’accompagne d’une coupure des notifications des ENT (plateforme numérique dédiée à la scolarité), les soirs et week-end. Une décision qui tend à un usage raisonné du numérique à l’école et à l’amélioration du climat scolaire.
La santé mentale des enfants et des jeunes se dégrade depuis plusieurs années : en 2022, les résultats de l’étude nationale sur le bien-être des enfants, Enabee indiquaient que 13% des enfants de 6 à 11 ans présentaient un trouble probable de santé mentale. Parmi les nouvelles mesures : un conseiller en santé mentale sera nommé dans chaque département, a affirmé la ministre ; tous les établissements scolaires, seront tenus d’élaborer un protocole avant la fin de l'année 2025 pour repérer et accompagner les élèves en difficulté ; deux personnels repères seront également identifiés et formés dans chaque circonscription, collège et lycée ; le 31 14 (prévention suicide), le 119 (enfance en danger) et le 30 18 (prévention du harcèlement) seront affichés dans les agendas ou carnets de correspondance des élèves. En outre, une formation sur la base du volontariat sera également proposée aux élèves pour renforcer la vigilance collective en commençant par les 4èmes et les secondes. Ils pourront apprendre à repérer les signaux de mal-être et à les relayer aux professionnels de santé et de vie scolaire.
Important : en 2025, la santé mentale est désignée Grande Cause nationale, avec un programme pluriannuel de la Haute Autorité de Santé (HAS) visant à améliorer la prévention, le diagnostic et la prise en charge des troubles psychiques. Ce programme baptisé Parlons santé mentale ! couvre la période 2025-2030, et met l'accent sur les troubles sévères, la santé mentale des enfants et adolescents, les droits des patients, et le soutien aux familles.
Désormais, tout élève qui introduit une arme, comme un couteau, dans un établissement sera traduit systématiquement devant un conseil de discipline. Dans le même temps, un signalement sera transmis au procureur. Les forces de l’ordre renforceront les contrôles des sacs des élèves aux abords des établissements, sur réquisition du procureur, et en lien avec les autorités académiques. Et pour que des abus comme ceux commis à Notre-Dame-de-Bétharram n’arrivent plus jamais, le plan Brisons le silence, agissons ensemble a été mis en place. Il repose sur trois priorités complémentaires :
l’amélioration du recueil de la parole des élèves, avec la mise en place de questionnaires, notamment pour les internes et les élèves de retour de voyages scolaires ;
la transmission systématique aux services départementaux de l’éducation nationale des signalements relevant du 119, dès lors qu’ils concernent l’école ;
le renforcement des contrôles dans les établissements privés sous contrat.
De la maternelle au lycée, de nouvelles mesures sont mises en œuvre pour renforcer les apprentissages, mieux accompagner les élèves dans leur parcours, et garantir à chacun les conditions de sa réussite.
« 15 % des élèves de 6e n’atteignent pas le niveau de CE2 attendu en lecture », déplore Élisabeth Borne. Pour parer à ce chiffre, de nouveaux programmes de français et de mathématiques sont désormais mis en œuvre de la petite section à la 6e (cycle 1, cycle 2 et cycle 3).
Les groupes de besoins, mesure phare du plan Choc des savoirs, sont maintenus en 6e et 5e : des groupes composés selon les besoins des élèves en français et mathématiques.
Une évaluation nationale obligatoire en 5e : les élèves de cinquième seront désormais évalués en français et en mathématiques pour mieux adapter l’enseignement à leurs besoins. L’examen aura lieu d’ici fin octobre.
Une nouvelle organisation du DNB (diplôme national du brevet) : à partir de 2026, le brevet sera noté sur 20, avec 60 % de la note finale issus des épreuves terminales et 40 % provenant des moyennes annuelles des matières obligatoires de 3e.
Une épreuve anticipée de mathématiques à la fin de la classe de première au lycée général et technologique à partir de juin 2026 : cette épreuve vise à renforcer les bases en maths pour tous les élèves.
Un accompagnement renforcé des élèves dans leur parcours d’orientation : le plan Avenir, lancé en 2025, renforce l’orientation scolaire avec des temps dédiés dès la 5e, la formation des enseignants, un parcours structuré jusqu’à la terminale et une meilleure implication des familles.
L’intelligence artificielle, un nouvel apprentissage dans le parcours des élèves : grande nouveauté de cette rentrée 2025, un module obligatoire sur la plateforme Pix est proposé aux élèves de 4e, de 2de et de CAP. Il vise à les initier aux enjeux de l’intelligence artificielle, en abordant la formulation de requêtes (prompting), le fonctionnement des IA génératives, ainsi que la gestion des données et leurs conséquences environnementales.
Pour mieux accompagner les élèves et renforcer la qualité de l’enseignement, la formation des futurs professeurs et CPE va évoluer en profondeur. Cette réforme de la formation initiale des professeurs et des conseillers principaux d’éducation (CPE) entrera en vigueur dès la session 2026 des concours de recrutement, avec trois objectifs : attirer davantage de candidats, préparer plus tôt au métier et élever le niveau de formation des futurs professeurs et CPE.
Derniers pans sur lesquels s’appuie cette rentrée 2025 : la promotion des valeurs républicaines, la lutte contre les discriminations et les inégalités, et l’inclusion de tous les élèves. L’objectif est de proposer aux élèves un cadre plus juste, plus responsable et plus engagé.
Cette année sera marquée par l’affichage des symboles républicains dans les classes, des séquences pédagogiques dédiées, des formations renforcées pour les personnels, et la création de conseils de jeunes de la laïcité. Des ressources pédagogiques et des équipes spécialisées viendront également soutenir les établissements pour faire vivre ces valeurs au quotidien.
L’ensemble des nouvelles mesures s’accompagne :
d’un plan de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les LGBTphobie ;
du renforcement des « observatoires des dynamiques rurales » (observatoires consolidés pour mieux identifier les besoins spécifiques des territoires ruraux) ;
du développement des internats d’excellence ;
de l’ouverture de très petites sections (TPS) en maternelle pour favoriser une scolarisation précoce, le développement des cités éducatives dans les quartiers prioritaires et le maintien des dispositifs d’éducation prioritaire pour mieux accompagner les élèves les plus fragiles.
de la lutte contre les inégalités de genre, avec une attention particulière portée à l’accès des filles aux filières scientifiques. La création du label « Égalité filles-garçons » valorisera les établissements engagés dans des actions concrètes pour promouvoir la mixité et déconstruire les stéréotypes.
Ces dispositifs, les PAS, sont destinés à mieux accompagner les élèves présentant des besoins éducatifs particuliers, qu’ils soient en situation de handicap ou rencontrent des difficultés scolaires ou comportementales. Les recteurs et les directeurs académiques des services de l'éducation nationale (Dasen), en lien avec les agences régionales de santé (ARS) et les collectivités territoriales, sont chargés de piloter et organiser la mise en place de ces PAS afin d’assurer une couverture adaptée aux besoins de chaque territoire.
Ce programme a pour objectif d’accompagner les élèves, de la maternelle au lycée, dans la construction de relations respectueuses et équilibrées. À l’école primaire, il abordera les émotions, le respect de soi et des autres, et les stéréotypes. Au collège et au lycée, il traitera de sujets plus complexes comme le consentement, la sexualité, les discriminations et les enjeux de santé. Trois séances annuelles sont prévues à chaque niveau durant l’année scolaire, animées par les enseignants avec le soutien de professionnels, dans un cadre éthique et pédagogique adapté à l’âge des élèves.