A la découverte de la Maison des Familles de Mulhouse

La Maison des Familles est un lieu d’accueil et d’échange pour les familles, où chacun peut partager son expérience, s’enrichir de celles des autres et trouver un soutien. Tous évoluent dans une démarche de co-construction, avec toujours pour fil rouge, cette idée que chacun peut insuffler un changement positif à son entourage, au quotidien. La maison des familles de Mulhouse accueille ainsi les familles précaires, mais plus particulièrement des familles avec des enfants en bas âge : l’accueil, gratuit, se fait sans condition et avec beaucoup de bienveillance. La MDF appartient au réseau des Apprentis d’Auteuil.

Quelles actions sont menées autour des familles à la MDF de Mulhouse ?

Anne-Claire Schneider : Le plus important est que chaque membre de ces familles puisse reprendre confiance en lui, qu’il développe une conscientisation critique. Pour ce faire, nous tentons d’amener chacun à la construction d’une carte mentale. Celle-ci est nourrie par différentes actions hebdomadaires menées par des professionnels : des groupes de paroles, des ateliers loisirs où l’on apprend à faire du vélo, jardiner, par exemple, ou tout simplement des moments d’entraide. Avec cet objectif de lutter contre la solitude, c’est le collectif qui est mis en avant.
En parallèle, sont proposés des cours de français pour tous, des exercices d’éveil et du soutien scolaire pour les plus jeunes. Les mercredis après-midi et pendant les vacances scolaires, un temps privilégié est dédié aux relations parents-enfants. Un atelier sur l’art de conter est également proposé. A travers ces actions, des liens se tissent, on ressent une certaine émulation.

Quel impact la pandémie a-t-elle eu sur la Maison ?

A-C. S : Tout a changé depuis un an. L’isolement et la précarité se sont accentués. Les conséquences concrètes sur la Maison Des Familles de Mulhouse sont multiples. Tout d’abord, les capacités d’accueil dans les locaux ont été divisées au moins par deux en raison des contraintes sanitaires et de l’impossibilité d’accueillir physiquement les familles pendant quasiment deux mois. Par ailleurs, l’accueil sans rendez-vous n’est plus possible. Le déroulement des actions collectives a dû être repensé en fonction des nouvelles règles nationales et régionales imposées. Elles ont, pour certaines, été suspendues, pour d’autres, été transformées en visio-conférences. Les familles en très grande difficulté ont été privilégiées pour y accéder. Seul point positif, le travail en tout petit groupe entraîne davantage de proximité.

Avec la crise sanitaire, quels sont les nouveaux enjeux ?

A-C. S : La Covid-19 nous a obligé à innover dans l’intérêt des familles, dans le but de développer leur créativité et de lutter contre la précarité. Depuis peu, une nouvelle activité a été mise en place où les familles sont accueillies pour des temps de respiration, par petits groupes. Nous proposons également le projet « déclic’ » : il permet aux parents, enfants, bénévoles et jeunes de la Maison des Familles d’exprimer par la photo et le texte ce qu’ils ont vécu durant le confinement. Cette initiation nationale, en forme de plaidoyer, se concrétisera, in fine, par une exposition à Paris et peut-être en région par la suite. Par ailleurs, une Evaluation d’impact social est actuellement en cours avec l’aide d’un docteur en sociologie. Enfin, une Convention de relais parental est proposée aux familles : elle permet à des parents en situation de vulnérabilité, de confier, un temps, leur enfant, à un tiers de confiance.

Quel serait votre besoin immédiat aujourd’hui ?

A-C. S : La Maison des Familles dispose d’une cour très exposée au soleil : elle est particulièrement utilisée et appréciée de ses membres pendant cette période de Covid. Nous adorerions pouvoir y installer une pergola de 40m2 pour améliorer le cadre de vie des familles.