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Stagiaires : faire les bons choix

Même s’il n’a pas vocation à remplacer un salarié, un stagiaire peut rendre de nombreux services à une entreprise. Définition de la mission, annonce, évaluation des atouts et de la motivation des candidats, accompagnement et suivi : ce qu’il faut savoir pour réussir son recrutement.

Rechercher le bon profil

  • La définition du stagiaire
Collège, lycée, grande école ou université : depuis 2010, les stages étudiants doivent se dérouler dans le cadre d’un cursus pédagogique prévoyant au moins 200 heures d’enseignement dans l’année. Il n’est plus possible de recruter un jeune ayant achevé sa formation. Un stage résulte d’une convention entre l’employeur, l’établissement d’enseignement et l’élève ou l’étudiant (avec l’accord de ses représentants légaux s’il est mineur).

 

  • Que peut-on lui demander ?
Un stage est une mise en situation temporaire en milieu professionnel. L’élève ou l’étudiant doit acquérir des compétences en lien avec sa formation. Il n’est cependant pas un employé. Il n’a pas vocation à remplacer un salarié absent, à occuper un emploi saisonnier, à pallier une hausse temporaire d’activité ou à exercer une tâche régulière correspondant à un emploi permanent. Il n’est pas tenu de produire, et aucune action dangereuse pour sa santé ou sa sécurité ne peut lui être demandée.

 

  • Un avantage pour les deux parties
Cette immersion en entreprise doit préparer le stagiaire à entrer dans la vie active. Du côté de l’employeur, elle constitue une occasion privilégiée d’apprécier les qualités professionnelles et humaines d’un individu, en vue d’une embauche ultérieure. Elle offre aussi un regard neuf sur son activité, voire, si l’on recrute dans ce sens, sur des compétences que l’on ne possède pas en interne. C’est enfin la possibilité de transmettre des savoir-faire devenus rares dans certains métiers artisanaux.

 

  • Temps, moyens : que coûte un stagiaire ?

Pour les stages d’une durée maximale de deux mois (44 jours à 7 heures par jour), la rémunération est facultative. Au-delà, une gratification minimale est prévue, fixée à 3,90 €/heure en 2022. Des accords de branche peuvent prévoir d’autres dispositions, à vérifier dans la convention collective de l’entreprise. Il est possible de rémunérer davantage son stagiaire, mais seule la part obligatoire est exonérée de charges sociales. S’ajoutent à cette gratification divers coûts indirects. L’employeur doit participer aux frais de transport et de restauration du stagiaire comme s’il était salarié. Un tuteur désigné parmi le personnel de l’entreprise est mandaté pour l’encadrer et le former sur son temps de travail.
 

  • Définir sa mission en amont

 Que vous recherchiez un futur artisan, ingénieur ou encore commercial, la mission du stagiaire doit être clairement définie en amont. Elle doit correspondre au projet pédagogique de son établissement d’enseignement, être en rapport avec ses capacités et présenter pour lui un intérêt réel.

 

Où trouver son stagiaire ?

  • Se rapprocher des écoles
Si les fleurons du CAC 40 croulent sous les candidatures spontanées, c’est rarement le cas des petites structures. Dénicher un stagiaire compétent et sérieux impose une véritable démarche de recrutement.  

Vous recherchez dans votre cœur de métier ? Contactez le bureau des stages des établissements qui vous intéressent ou, mieux, faites-vous connaître en participant aux débats et autres forums qu’ils organisent.

Vous intervenez dans des centres de formation, vous contribuez à animer votre territoire ou vous siégez dans des instances représentatives ? Faites jouer votre réseau et mettez en avant votre valeur ajoutée.

 

  • Bien rédiger son annonce

Qu’elle soit diffusée sur un panneau d’affichage ou sur un site web, votre annonce doit être attractive et percutante. Décrivez votre entreprise, valorisez ses atouts. Précisez bien le contenu de la mission et son intérêt pour le stagiaire et, surtout si vous souhaitez capter un profil prisé, proposez une gratification motivante.

 

  • Les sites spécialisés

Des dizaines de sites spécialisés dans les offres de stage se sont créés, le plus souvent payants pour les employeurs, mais pas toujours. Pour renforcer votre visibilité, utilisez des mots clés efficaces.

 

  • Les recruteurs

Divers cabinets proposent de mettre en relation entreprises et candidats. Une solution pratique si vous recherchez un profil pointu et manquez de temps pour gérer la démarche. Moyennant quelques centaines d’euros, ces intermédiaires sélectionnent les CV et peuvent se charger d’un premier entretien.

 

En pratique

  • L’entretien préalable

Efforcez-vous de traiter cette première rencontre comme un entretien d’embauche. Évoquez votre besoin, rappelez le profil du poste, détaillez vos attentes. Sondez les connaissances et la motivation du candidat. Présentez-lui le collaborateur chargé du tutorat et assurez-vous que le courant passe entre eux.

 

  • La convention de stage

Durée, contenu de la mission, identité des tuteurs (dans l’entreprise et à l’école), rémunération, avantages en nature, assurances accident de travail et responsabilité civile… la convention de stage, indispensable pour bénéficier des exonérations de charges, mais aussi pour trancher d’éventuels litiges, doit être aussi précise que possible. La plupart des établissements disposent de modèles types. N’hésitez cependant pas à y ajouter des clauses supplémentaires : respect de votre règlement intérieur, confidentialité, conditions de rupture, etc.

 

  • Réussir l’intégration dans l’entreprise
Informez vos salariés en amont et aménagez pour votre stagiaire un véritable espace de travail. Le jour J, présentez-lui l’ensemble du personnel, rappelez à tous la raison de sa présence et, si vous déjeunez en équipe, proposez-lui de se joindre à vous. Les premiers temps, l’accompagnement d’un stagiaire peut prendre jusqu’à deux heures par jour. Allégez en conséquence la charge de travail de son tuteur.

 

  • Manager son stagiaire
Horaires, codes vestimentaires… bien qu’il ne soit pas salarié, un stagiaire fait partie de votre effectif et doit se plier à vos règles. Au-delà du travail proprement dit, transmettez-lui les valeurs de l’entreprise et efforcez-vous de le former aussi sur le plan comportemental. Confiez-lui des responsabilités à sa mesure, accordez-lui une certaine autonomie et encouragez la prise d’initiative.

 

  • Suivi, bilans d’étape : gérer la durée
S’il est peu à peu appelé à se fondre dans le décor, votre stagiaire n’en aura pas moins besoin d’un suivi régulier. Au-delà d’éventuels points avec son établissement, organisez des reportings réguliers. Fixez-lui des objectifs, élargissez, recentrez ou réorientez sa mission en fonction de vos besoins et de l’évolution de ses compétences. Veillez à entretenir sa motivation tout en développant son professionnalisme, que vous souhaitiez ou non l’embaucher plus tard.

 

  • Interrompre la collaboration

La loi est claire : un stage ne comporte ni période d’essai ni possibilité de sanction. Un stagiaire n’étant pas dans l’entreprise pour travailler, il est impossible de le réprimander s’il commet des erreurs. Si, en revanche, il manque de sérieux ou ne respecte pas les règles en vigueur dans l’entreprise, adressez-vous à son école pour trouver une solution et rompre la convention qui vous lie.

Bon à savoir : Vous avez moins de 20 salariés ? Vous pouvez accueillir jusqu’à trois stagiaires en même temps. Au-delà, la limite est fixée à 15 % de l’effectif de l’entreprise. Un stage se termine ? Vous devez respecter un délai de carence égal à un tiers de sa durée avant de pouvoir recruter un nouveau stagiaire. Un tuteur peut au maximum piloter trois stagiaires en même temps.

 

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