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Obligation de travailler le 1er mai

Votre employeur peut-il vous obliger à travailler le 1er mai ?

Contrairement aux autres jours fériés, le 1er mai est le seul à devoir être obligatoirement chômé et payé. Néanmoins, des dérogations existent dans certains secteurs d’activité.

Qu’est-ce que le 1er mai aussi appelé fête du Travail ?

Le 1er mai, connu en France comme la fête du Travail, est un jour férié célébré dans de nombreux pays. Son origine remonte aux luttes ouvrières du XIXe siècle, notamment aux États-Unis. En 1886, une grève générale est lancée pour revendiquer la journée de travail de huit heures. À Chicago, cette mobilisation culmine avec l'affaire de Haymarket, où une manifestation tourne au drame après l'explosion d'une bombe, entraînant une répression sévère contre les syndicalistes anarchistes.

En 1889, lors du congrès de la Deuxième Internationale à Paris, le 1er mai est choisi comme journée annuelle de manifestation pour les droits des travailleurs. En France, la première célébration a lieu en 1890, marquée par des défilés où les ouvriers arborent un triangle rouge, symbole du partage équilibré entre travail, loisir et sommeil.​

Le 1er mai devient progressivement un jour férié en France. En 1919, le Sénat ratifie la journée de huit heures et fait du 1er mai suivant une journée chômée. Sous le régime de Vichy, en 1941, le maréchal Pétain instaure officiellement le 1er mai comme "fête du Travail et de la Concorde sociale", remplaçant l'églantine rouge, symbole de la gauche, par le muguet. Après la Libération, en 1947, le 1er mai est réinstitué jour férié, chômé et payé pour tous les salariés. Il prend officiellement la dénomination de « fête du Travail » le 29 avril 1948. Aujourd'hui, le 1er mai est l'occasion de manifestations syndicales et de revendications sociales.

La tradition d’offrir un brin de muguet

L'origine du muguet du 1er mai remonterait à l’époque du roi Charles IX qui se serait vu offrir un brin de muguet le 1er mai 1560 alors qu’il était en visite dans le Dauphiné. Ce geste lui aurait tellement plu qu’il aurait décidé de reprendre l’idée et d’offrir un brin de muguet aux dames de la cour à chaque printemps. L'administration fiscale française permet aux particuliers ainsi qu’aux organisations de travailleurs de vendre les brins de muguet sans formalités ni taxes ce jour-là.

Le 1er mai est-il payé ou pas ?

Oui, le 1er mai est un jour obligatoirement férié, chômé et payé. Ce principe s’applique pour les salariés des établissements privés, quels que soient leur ancienneté et leur statut dans l’entreprise. Ce jour de chômage ne peut donner lieu à aucune réduction de salaire, y compris pour les salariés rémunérés à l’heure, à la journée ou au rendement. L’employeur doit verser une indemnité égale au salaire perdu du fait de ce chômage.

Travail le 1er mai : quelles sont les dérogations ?

Des dérogations sont prévues pour les secteurs d’activité qui ne peuvent être interrompus : les établissements de santé comme les hôpitaux, la police et la gendarmerie, les sapeurs-pompiers, les organismes de transport public, la restaurationetc.
L’arrêt n°05-83436 de la Cour de cassation du 14 mars 2006 précise que l’employeur a l’obligation d’apporter la preuve que la nature de son activité l’empêche d’interrompre le travail le 1er mai, afin de contourner les dispositions pénales prévues par le Code du travail.
Le Cesu, un service de l’Urssaf, indique que l’employeur qui souhaite faire travailler ses salariés le 1er mai doit le mentionner dans le contrat de travail. Sinon, le travail effectué ce jour-là doit être effectué sur la base du volontariat.


Bon à savoir. L’employeur qui n’a pas apporté de justification encourt une amende de 750 € par salarié employé et rémunéré ce jour-là, en vertu de l’article R31345-3 du Code du travail.


Le paiement des jours fériés

Un jour férié chômé est-il payé ?

D’après l’administration française, les salariés ayant au moins 3 mois d'ancienneté dans l'entreprise n’auront aucune perte de salaire lorsqu’ils ne travaillent pas durant un jour férié.

Cependant, si le jour férié chômé tombe un jour de repos habituel dans l'entreprise (comme le dimanche), il n'y a pas d’incidence sur le salaire (donc pas de rémunération supplémentaire) et le salarié ne bénéfice d’aucun repos complémentaire.

En revanche, le paiement des jours fériés ne s’applique pas aux salariés travaillant à domicile, aux salariés intermittents, ni aux salariés temporaires (sauf si ce jour férié est compris dans la mission de ces derniers).

Y-a-t-il une majoration de salaire lorsqu'on travaille un jour férié ?

En France, la rémunération des jours fériés travaillés varie selon le jour concerné et ce que prévoit votre contrat de travail et/ou votre convention collective.

Notez que le 1er mai est un cas particulier : c’est le seul jour férié dont le travail est obligatoirement rémunéré double.

Pour les autres jours fériés, la loi ne prévoit pas de majoration spécifique. En l'absence de dispositions plus favorables dans la convention collective ou le contrat de travail, le salarié perçoit simplement son salaire normal pour les heures effectuées.

Cependant, certaines conventions collectives ou accords d'entreprise peuvent prévoir des majorations de salaire ou des repos compensateurs pour le travail effectué lors de jours fériés. Par exemple, dans le secteur de l'hôtellerie-restauration, il est courant que les jours fériés travaillés soient rémunérés double ou donnent droit à un jour de repos en compensation. ​

Il est donc essentiel de consulter votre convention collective ou votre contrat de travail pour connaître les modalités spécifiques applicables à votre situation.

Comment est payé le 1er mai ?

Lorsqu’une entreprise est autorisée à faire travailler ses salariés le 1er mai, leur rémunération est doublée : ils ont droit, en plus de leur salaire habituel, à une indemnité égale à leur salaire (article L.227-7 du Code du travail). Les personnes qui ne travaillent pas, elles, doivent être rémunérées sans majoration de salaire, quelle que soit leur ancienneté dans l’entreprise.


Bon à savoir. Si le 1er mai se trouve être un dimanche et que la convention collective a prévu une majoration de salaire pour le travail ce jour-là, la majoration est à payer pour la journée travaillée. En revanche, elle ne peut être comprise, une seconde fois, dans le paiement doublé du salaire, spécifique au 1er mai.


L’indemnité de cette journée travaillée est un principe d’ordre public. Les conventions collectives et les accords d’entreprise ne peuvent en aucun cas y déroger, et un jour de repos compensateur ne peut pas remplacer ce double paiement.

Tout travail effectué entre 21 h et 6 h est considéré comme un travail de nuit. Ainsi, un salarié travaillant de nuit le 1er mai peut bénéficier d’une compensation de salaire supplémentaire, précisée par sa convention collective.

Attention : aucune rémunération supplémentaire n’est due au salarié en cas de congé annuel, de congé maladie, d’accident du travail, de grève, ou lorsque le 1er mai tombe un jour habituellement chômé (le dimanche, un jour de repos hebdomadaire, etc.).

Quels sont les autres jours fériés inscrits dans le Code du travail ?

L'article L3133-1 du Code du travail cite les dix autres jours fériés reconnus en France (soit onze au total avec le 1er mai) :

  • le 1er janvier ;
  • le lundi de Pâques ;
  • le 8 mai ;
  • l'Ascension ;
  • le lundi de Pentecôte ;
  • le 14 juillet ;
  • l'Assomption ;
  • la Toussaint ;
  • le 11 novembre ;
  • le jour de Noël.

En Alsace et en Moselle, le vendredi saint (le vendredi précédent Pâques) ainsi que le 26 décembre sont également des jours fériés. En outre-mer, le jour de la commémoration de l'abolition de l'esclavage est aussi un jour férié. Sa date varie en fonction des départements et régions d'outre-mer (DROM).

Enfin, il existe des commémorations locales ou professionnelles qui sont également des jours fériés. C’est notamment le cas de la Saint-Éloi (reconnu jour férié par certaines conventions collectives dans la métallurgie), de la Sainte-Barbe (pour les salariés travaillant dans les mines) ou encore de Mi-carême dans certains DROM.

La Journée de la solidarité peut-elle être fixée au 1er mai ?

Non. La journée de solidarité prend la forme d’une journée de travail supplémentaire non rémunérée, chaque année. Une entreprise peut choisir n’importe quel jour férié, sauf le 1er mai.

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