Si votre état de santé l’exige, votre médecin traitant peut vous placer en arrêt maladie, voire demander sa reconnaissance en maladie professionnelle. Cette distinction est importante car elle impacte plusieurs aspects de votre future retraite. 

Le versement d'indemnités journalières pour maladie

Votre médecin traitant peut vous prescrire un arrêt de travail pour maladie. Durant cette période, vous pouvez être indemnisé par l'Assurance maladie si vous remplissez les conditions d'indemnisation, dont la nature dépend de la durée de votre arrêt².

• Pendant les 6 premiers mois d’arrêt : vous devez avoir travaillé au moins 150 heures au cours des 90 jours précédant l'arrêt ou avoir cotisé sur la base d'une rémunération d'au moins 1 015 fois le Smic horaire pendant les 6 mois précédant l'arrêt.
• Après les 6 premiers mois d’arrêt : vous devez avoir cotisé sur la base d'une rémunération d'au moins 2 030 fois le Smic horaire pendant les 365 jours précédant l'arrêt.

• Pour aller plus loin : Les indemnités journalières pour les professions libérales

La requalification en maladie professionnelle

Votre médecin traitant peut considérer que la dégradation de votre état de santé est liée à votre travail : il pourra alors vous accompagner pour faire reconnaître votre maladie comme professionnelle. Cela peut être le cas pour³ :

• les maladies figurant au tableau des maladies professionnelles : certains cancers, pathologies rénales, pathologies cardiaques, etc. ;
• les autres maladies sous conditions : la maladie doit être directement et principalement causée par votre travail. Elle doit avoir entraînée une incapacité permanente d'au moins 25 % ou votre décès.

La reconnaissance d'une maladie professionnelle vous permet d'être mieux couvert qu'en cas de simple arrêt maladie. Vous bénéficiez notamment :

• d'indemnités journalières plus élevées ;
• d'une indemnisation en cas d'incapacité permanente ;
• de la gratuité des soins liés à votre maladie.

De plus, les indemnités journalières de l'Assurance maladie vous sont versées durant toute votre période d'incapacité de travail, jusqu'à votre guérison, la consolidation de votre état ou votre décès⁴.

Vous ne cotisez pas pour la retraite de base en cas d'arrêt pour maladie ou maladie professionnelle, ni même en cas d'accident du travail⁵.

Toutefois, un trimestre sans salaire est reporté sur votre relevé de carrière tous les 60 jours d'indemnisation par la Sécurité sociale, dans la limite de 4 trimestres par an.

Par conséquent, tant que votre arrêt est indemnisé, vous pouvez obtenir :

• 4 trimestres au maximum par période de 3 ans si vous êtes en arrêt maladie ;

• 4 trimestres par an si vous êtes en arrêt pour maladie professionnelle, sans limite de temps.

Vous pouvez bénéficier d’une retraite anticipée au taux plein si votre maladie est reconnue comme étant d’origine professionnelle. Ce n’est en revanche pas le cas pour un simple arrêt maladie.

Vous êtes en arrêt maladie

Durant votre arrêt maladie, vous obtenez des trimestres au titre de la retraite de base : un trimestre tous les 60 jours d'indemnisation comme expliqué précédemment. En règle générale, cette situation n'impacte donc pas votre durée d'assurance, à condition que votre arrêt dure moins d'un an. 

Par conséquent, vous pouvez obtenir une retraite à taux plein – à savoir 50 % - dans les mêmes conditions qu'un salarié n'ayant pas connu d'arrêt. C'est le cas si vous remplissez au moins l’une des conditions suivantes⁵.

• Vous avez atteint l'âge légal de départ à la retraite et vous avez cotisé le nombre de trimestres exigés (selon votre année de naissance) : pour les personnes nées à partir de 1968 par exemple, vous obtenez le taux plein si vous partez à partir de 64 ans et que vous avez cotisé au moins 172 trimestres.
• Vous partez à la retraite à partir de 67 ans, quel que soit le nombre de trimestres que vous ayez cotisés. 

La situation est différente si vous partez à la retraite avant 67 ans sans avoir cotisé suffisamment de trimestres pour avoir le taux plein. Dans ce cas, le taux de 50 % est diminué d’une décote de 0,625 % par trimestre manquant, dans la limite de 20 trimestres au total.

Bon à savoir
Sous conditions, vous pouvez être déclaré inapte au travail suite à une maladie d'origine non professionnelle⁷. Vous pouvez alors partir à la retraite au taux plein dès 62 ans, quel que soit votre nombre de trimestres cotisés⁸.

• Lire aussi : Qu’est-ce que la décote ?

Vous êtes en longue maladie professionnelle

Dans le cas d'une maladie professionnelle, vous pouvez bénéficier d'une retraite anticipée pour incapacité permanente. Sous conditions, cela vous permet de partir à la retraite⁸:

• 2 ans avant l'âge légal de départ à la retraite si votre taux d'incapacité permanente est compris entre 10 et 19 % : à 62 ans au lieu de 64 ans pour les personnes nées à partir de 1968 par exemple ;
• à partir de 60 ans si votre taux d'incapacité permanente est d'au moins 20 %.

De plus, votre retraite est automatiquement calculée au taux plein si vous bénéficiez d'une retraite anticipée pour incapacité permanente, quel que soit le nombre de trimestres d'assurance retraite que vous ayez cotisés.

Durant votre arrêt maladie ou votre maladie professionnelle, un trimestre sans salaire est comptabilisé tous les 60 jours d'indemnisation. Cela peut donc avoir un impact sur le montant de votre retraite de base car celle-ci est calculée sur la moyenne des salaires bruts des 25 années les plus avantageuses de votre carrière⁶.
 

Exemple. Bien souvent, vos années les plus avantageuses sont à la fin de votre carrière professionnelle. Si vous êtes en arrêt maladie de longue durée à cette période, vous risquez de perdre l'une des années qui aurait pu compter parmi les 25 meilleures de votre carrière, impactant automatiquement le montant de votre pension.

Pour résumer, un arrêt maladie peut notamment diminuer le montant de votre retraite si :

• il intervient pendant les années où votre salaire est le plus élevé ;

• vous ne bénéficiez plus d'indemnités journalières de l'Assurance maladie ;

• vos arrêts sont de longue durée et/ou nombreux.

En ce qui concerne votre régime de retraite complémentaire de l'Agirc-Arrco, vous ne cotisez pas pendant votre arrêt pour maladie ou maladie professionnelle. Malgré tout, vous pouvez bénéficier de points gratuits si⁹ :

• votre arrêt est de plus de 60 jours consécutifs ;
• vous bénéficiez d'indemnités journalières versées par l'Assurance maladie ;
• vous pouvez fournir les preuves de cette indemnisation.

Le calcul de vos points de retraite complémentaire est réalisé sur la base des points acquis l'année qui précède votre arrêt.

• Lire aussi : Quelles sont les conséquences du chômage partiel sur la retraite ?

Peut-on partir à la retraite pendant un arrêt maladie ?

Oui, vous pouvez liquider vos droits à la retraite si vous êtes en arrêt maladie. Toutefois, votre passage à la retraite vous fait perdre le statut de salarié : vous ne bénéficiez donc plus d'indemnités journalières versées par l'Assurance maladie¹⁰.

En revanche, si vous êtes en arrêt pour maladie professionnelle, vous pouvez demander votre retraite et cumuler votre pension et les indemnités journalières jusqu'à la fin de la maladie professionnelle¹¹.

Quels sont les avantages d'être reconnu en maladie professionnelle pour la retraite ?

En ce qui concerne votre future retraite de base, la reconnaissance d’une maladie professionnelle présente plusieurs intérêts par rapport à un arrêt maladie classique. Sous conditions, vous pouvez :

• obtenir 4 trimestres par an, sans limite de durée ;

• partir à la retraite de manière anticipée pour incapacité permanente ;

• bénéficier automatiquement du taux plein ;

• cumuler votre pension retraite et les indemnités journalières.

Quels sont les droits à la retraite en cas d'accident du travail ?

Si vous êtes victime d’un accident du travail, vos droits à la retraite vont dépendre de la nature de votre incapacité. Par exemple, vous pouvez sous conditions (12) :

• obtenir un trimestre tous les 60 jours d'indemnisation, dans la limite de 4 trimestres par an, en cas d'incapacité temporaire ;

• partir en retraite anticipée dès 60 ans en cas d'incapacité permanente ;

• bénéficier d'une retraite au taux plein dès 62 ans en cas d'inaptitude au travail.

¹ Arrêts maladie : au-delà des effets de la crise sanitaire, une accélération depuis 2019 - Drees - 2024

² Arrêt maladie : indemnités journalières versées au salarié - Service Public – 2025

³ Maladie professionnelle : démarches à effectuer - Service Public – 2025

⁴ Accident du travail : indemnités journalières pendant l'arrêt de travail - Service Public – 2025

⁵ Mes interruptions de carrière - Assurance maladie - 2025

⁶ Montant de la retraite du salarié du secteur privé - Service Public – 2025

⁷ Inaptitude au travail d'un salarié après un arrêt maladie - Service Public - 2025

⁸ Retraite du salarié handicapé - Service Public – 2025

⁹ Les droits à la retraite pour les périodes d’incapacité de travail maternité, maladie, invalidité … - Agirc-Arrco – 2025

¹⁰ Cumul indemnités journalières et départ à la retraite - Forum Ameli – 2023

¹¹ Passage à la retraite et maladie professionnelle - Forum Ameli -2023

¹² Accident du travail - Info retraite - 2025