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Cannabis : que risquent les consommateurs ?

Malgré une législation parmi les plus restrictives d'Europe, la France est le premier pays consommateur de cannabis du continent. Quelles sont les conséquences de cette drogue sur la santé et quelles sont les sanctions encourues par les consommateurs ?

Une pratique répandue chez les adolescents

Le cannabis est la substance illicite la plus consommée en France. Et de loin, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui estime à 700 000 le nombre de Français ayant l'habitude de s'y adonner au quotidien. Selon une étude publiée le 12 novembre 2020 par le Projet européen d'enquête en milieu scolaire sur l'alcool et les autres drogues (Espad), 23 % des Français de 15 et 16 ans ont consommé au moins une fois du cannabis au cours de leur vie. 12 % d'entre eux confiaient l'avoir fait au moins une fois au cours du mois dernier, contre 7 % pour l'ensemble des jeunes Européens. 

Euphorie modérée, sentiment de bien-être, modification des sensations… sont les effets recherchés par les consommateurs de cette drogue. C’est la principale molécule du cannabis, le tétrahydrocannabinol (THC) qui produit ces effets en interagissant avec certains récepteurs présents au niveau du cerveau. 

Des risques pour la santé

La prise régulière de THC peut affecter les capacités cérébrales. Notamment, celles des personnes ayant moins de 25 ans dont le cerveau est encore en développement. À long terme, cela peut entraîner des troubles de l’attention et avoir des effets néfastes sur la mémoire à court terme, mais aussi le temps de réaction et la capacité à prendre des décisions.

Si les épisodes de psychose cannabique se manifestant par des bouffées délirantes ou des hallucinations sont rares, une consommation soutenue favorise la dépression, l’anxiété ou les crises de panique et augmente le risque de comportements suicidaires… Et elle s’avère être un facteur d’aggravation de maladies psychiatriques comme la schizophrénie. 

De plus, le THC a un effet sur le rythme cardiaque, il peut donc être dangereux pour les personnes souffrant d’hypertension ou de maladie cardio-vasculaire. 

Enfin, fumer du cannabis est plus nocif que fumer une cigarette. La raison ? La fumée contient plus de substances cancérigènes que celle du tabac. Le cannabis peut donc favoriser le cancer du poumon comme de la gorge ainsi que les affections respiratoires plus ou moins sévères. 

Quelles sont les sanctions ? 

En France, consommer du cannabis est un délit. Selon le Code de la santé publique, « l’usage illicite de l'une des substances ou plantes classées comme stupéfiants est puni d'un an de prison et de 3 750 euros d'amende ». 

Dans les faits, rares sont les condamnations aussi sévères pour des faits de consommation. Depuis septembre 2020, ceux-ci peuvent être sanctionnés par une amende forfaitaire. Son montant ? 200 €, mais la somme peut être réduite à 150 € en cas de paiement dans les 15 jours. Il est porté à 450 € si le contrevenant ne la règle pas dans les 45 jours. En cas de non-paiement, ce délit peut se traduire par un procès devant le tribunal correctionnel.

Une sévérité renforcée pour les conducteurs

Parce qu'il provoque une baisse de l'attention, de la concentration et de la coordination, le cannabis multiplie par 1,65 le risque d’accident de la route mortel, selon l'étude française « Stupéfiants et accidents mortels » de 2016. 

En cas de contrôle positif, le Code de la route prévoit une amende de 4 500 €, le retrait de 6 points du permis de conduire, l'immobilisation possible du véhicule et jusqu'à 2 ans de prison. Peuvent venir s'ajouter un retrait de permis de 3 ans, une peine d'intérêt général et l'obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière. Si le conducteur se révèle également alcoolisé, l'amende passe alors à 9 000 € et la peine de prison peut atteindre 3 ans. 

Qu’en est-il du CBD ? 

Présent dans le cannabis, mais pouvant modérer les effets psychoactifs du THC, le cannabidiol, plus connu sous les initiales « CBD » a fait beaucoup parler de lui ces dernières années. Le CBD posséderait des vertus médicinales, l’Académie de médecine américaine, évoquait en 2017, sa capacité à diminuer les crises d’épilepsie. D’autres études sont en cours pour évaluer son intérêt pour traiter l’anxiété ou les troubles du sommeil. 

Légal, illégal ? En France, le débat a fait rage. Après avoir ouvert la voie à sa commercialisation, les autorités françaises avaient finalement fait en partie marche arrière, le ministère de la Justice indiquant en juillet 2018 dans une note d'information qu'en l'état de la législation applicable, « l’extraction du cannabidiol dans des conditions conformes au code de la santé publique ne paraît pas possible ». Mais le 24 novembre 2020, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) a jugé que l’huile de CBD n’est pas un produit stupéfiant et qu’en interdisant sa commercialisation la réglementation française n’était pas conforme au droit de l'Union européenne. Les autorités françaises ont pris acte de cette décision, mais appellent à la plus grande vigilance concernant la consommation de produits contenant du CBD.   

À noter. La commission des affaires économiques, la commission des affaires sociales, la commission des lois, la commission des finances, la commission des affaires culturelles et éducatives, la commission du développement durable de l'Assemblée nationale ont constitué, en janvier 2020, une mission d’information commune sur la réglementation et l’impact des différents usages du cannabis. Après avoir consacré ses travaux au cannabis thérapeutique, cette mission d’information a entamé un cycle d’auditions sur le cannabis « récréatif » : elle a lancé le 13 janvier 2021 une consultation citoyenne sur le sujet.

Sources :

  • OFDT
  • Observatoire européen des drogues et des toxicomanies
  • Santé publique France
  • drogues.gouv.fr

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