Séniors : nos conseils pour rouler en toute sécurité
Augmentation du temps de réaction, baisse de la vision, perte d'audition ou encore difficultés à prendre des décisions : le vieillissement peut altérer votre capacité à conduire, pouvant vous mettre en danger vous et les autres usagers. Suivez nos conseils pour bien réagir et préserver le plus longtemps possible votre autonomie !
Publié le 24/11/2025
Peut-on conduire en tant que sénior ?
Oui, il est tout à fait possible de conduire quel que soit votre âge. Toutefois, il convient de faire preuve de vigilance car votre aptitude à la conduite peut être altérée en raison d’une diminution de vos capacités physiologiques.
Des capacités physiologiques altérées
Avec l'âge, vos capacités physiques, mentales et sensorielles diminuent, pouvant progressivement altérer votre aptitude à la conduite. À titre d'exemple, vous pouvez être confronté à1 :
- une baisse de la vision et à une réduction de votre champ visuel ;
- une moins bonne perception des couleurs, de la luminosité et des contrastes ;
- une résistance amoindrie à l'éblouissement, augmentant d'autant le temps de récupération de l'œil après avoir été ébloui ;
- une moins bonne audition, complexifiant la reconnaissance des sons et la localisation de leur origine ;
- une diminution de vos réflexes et de certains mouvements ;
- des difficultés croissantes pour rester concentré.
Une vulnérabilité plus importante avec le vieillissement
Malgré la diminution de leurs capacités à la conduite, les séniors ont globalement moins d'accidents que le reste de la population. Une raison principale l'explique : ils adoptent généralement une conduite plus responsable afin de compenser la baisse de leurs aptitudes, notamment en roulant moins vite ou en évitant de circuler de nuit par exemple. En soi, le vieillissement n'entraîne donc pas d'incapacité à conduire2.
En revanche, les accidents impliquant des séniors sont généralement plus graves en raison de leur plus grande vulnérabilité physique. Pour une même blessure, un jeune conducteur aura davantage de chances de survie qu'une personne plus âgée par exemple.
28 %
des personnes tuées lors d'un accident de la route sont des séniors alors qu'ils ne représentent que 22 % de la population3.
Séniors : comment continuer à conduire en toute sécurité ?
À partir de 60-65 ans, il est important d’entretenir vos capacités et d’adapter la façon dont vous conduisez afin de pouvoir continuer à utiliser votre voiture le plus longtemps possible, et ce en toute sécurité.
1. Entretenir vos capacités physiques et cognitives
Vous devez à la fois être en bonne santé et ne pas avoir perdu l'habitude de conduire pour pouvoir continuer à utiliser votre véhicule en toute sécurité. Pour cela, il est important de suivre certaines préconisations4 :
- entraîner vos capacités physiques et intellectuelles, notamment en ayant une activité physique (marche, vélo, etc.) et en lisant par exemple ;
- être à l'écoute de vous-même pour repérer toute éventuelle modification de vos aptitudes (baisse de l'audition, altération de la vision, etc.) ;
- réaliser régulièrement des trajets en voiture afin de préserver vos aptitudes ;
- être reposé et conduire dans de bonnes conditions, notamment en évitant de trop manger ou de consommer de l'alcool avant de prendre la route.
Lire aussi : Conduite et alcool : quels sont les risques ?
2. Suivre un stage de remise à niveau de conduite
En tant que sénior, il est également recommandé de réaliser un stage de remise à niveau afin de faire le bilan de votre capacité à conduire, mais aussi pour mettre à jour vos connaissances du Code de la route. C'est aussi l'occasion d'être sensibilisé aux principaux risques routiers et ainsi de favoriser le maintien de votre mobilité1.
Ces stages et ateliers de prévention peuvent notamment être proposés gratuitement par les collectivités territoriales, les préfectures, les associations ou même les compagnies d'assurance. Vous pouvez également vous adresser à certaines écoles de conduite qui dispensent des formations payantes à destination des séniors.
3. Adapter votre mobilité à votre état de santé
Si votre état de santé l'exige, vous pouvez également modifier la façon dont vous conduisez afin de limiter les risques. À titre d'exemple, il peut être judicieux de1:
- préparer à l'avance tous vos trajets ;
- éviter de conduire pendant les heures de pointe, la nuit ou encore lorsque les conditions sont dégradées (pluie, brouillard, etc.) ;
- éviter les longs parcours et les trajets sur autoroute, pour lesquels le risque de somnolence est potentiellement plus important ;
- réaliser régulièrement des pauses.
N'hésitez pas non plus à envisager des solutions alternatives et/ou complémentaires de mobilité, notamment pour vous déplacer lorsque les conditions peuvent présenter un danger (nuit, heure de pointe, pluie, etc.). À titre d'exemple, vous pouvez vous renseigner sur les transports en commun (bus, tramway, etc.), le covoiturage, les initiatives locales de réseaux de solidarité pour les déplacements ou même le vélo électrique si votre état de santé vous le permet.
Bon à savoir
En tant que sénior, vous avez la possibilité de demander la CMI stationnement (Carte mobilité inclusion) si vous présentez d'importantes difficultés pour vous déplacer afin de pouvoir stationner sur les places réservées aux personnes en situation de handicap.
4. Bien choisir votre automobile
Il est également primordial de conduire une voiture adaptée à vos capacités, notamment pour faciliter la conduite automobile. Par exemple, vous pouvez privilégier un véhicule disposant d'une boite de vitesses automatique, d'une direction assistée, d’un accès facile aux commandes, de grandes surfaces vitrées, d’un tableau de bord facilement lisible, d’un GPS ou encore du réglage électronique des rétroviseurs (4).
Les systèmes d’aide à la conduite sont également un moyen de prolonger votre autonomie au volant : le freinage automatique d'urgence, l’aide au maintien dans la voie, la détection des piétons, le détecteur de fatigue ou le stationnement automatique par exemple.
Enfin, veillez à adopter une position confortable au volant pour limiter vos efforts. Pour cela, vous devez notamment :
- régler le dossier du siège pour qu'il soit presque à la verticale afin que votre dos reste droit ;
- avoir les bras légèrement fléchis et les mains positionnés à 10h10 sur le volant ;
- avoir les jambes presque tendues lorsque vous débrayez ;
placer le sommet de votre crâne presque à la même hauteur que le sommet de l'appui-tête.
Comment aider un proche présentant des difficultés à conduire ?
L’état de santé de votre proche peut se dégrader, impactant sa capacité à conduire. Il est important de l’accompagner pour l’aider à s’en rendre compte et le convaincre d’adapter sa conduite.
Savoir reconnaître les signaux d'alerte
Certains signes doivent vous alerter, vous ou votre proche, d'une diminution des capacités à conduire. Il est important de savoir les repérer le plus tôt possible afin d'agir en conséquence.
Un déclin sensoriel : difficulté à lire les panneaux ou à repérer les obstacles, confusion ou désorientation la nuit, gêne importante face aux phares ou encore difficulté à entendre les klaxons par exemple.
Une perte cognitive : temps de réaction plus important, notamment pour freiner, perte d'orientation fréquente, difficulté de concentration, peur dans certaines situations (carrefour, rond-point, etc.), confusion passagère ou même trou de mémoire au volant.
Des problèmes de mobilité : difficulté pour tourner la tête ou utiliser les pédales, troubles de la coordination, fatigue excessive sur des trajets courts, besoin fréquent de s'arrêter, etc.
Un changement du comportement au volant : des hésitations fréquentes (démarrage, manœuvres, etc.), des erreurs de trajectoire (franchissement de ligne, etc.), des freinages inappropriées ou trop brusques ou encore une multiplication des incidents (accrochages, contraventions, etc.).
En parler avec votre proche
Face à de tels signaux, n'hésitez pas à en parler à votre proche et/ou à réaliser des trajets en sa compagnie afin d'observer son comportement au volant. Il est important de faire preuve de pédagogie pour que le conducteur prenne conscience que ses problèmes de santé peuvent avoir un impact sur sa conduite. Rassurez-le également sur le fait que certaines modifications dans ses habitudes de conduite peuvent lui permettre de préserver son autonomie.
Vous pouvez également encourager votre proche à consulter son médecin traitant afin de réaliser un bilan complet de santé, bénéficier de conseils adaptés et d'éventuelles mesures thérapeutiques.
Signaler un proche pour préserver sa sécurité
Il peut arriver que votre proche ne reconnaisse pas ses difficultés à conduire, l'amenant à se mettre en danger lui et les autres usagers de la route. Vous avez la possibilité de le signaler si vous pensez que son état de santé n'est pas compatible avec la conduite. Pour cela, vous devez envoyer une lettre ou un e-mail au préfet du département de résidence de votre proche. Votre signalement doit notamment comprendre tous les éléments permettant d'apprécier la dangerosité de votre proche au volant, ainsi que ses coordonnées5.
Suite à votre signalement, la préfecture peut imposer au conducteur de réaliser un contrôle médical chez un médecin agréé. Ce dernier peut alors émettre un avis d'aptitude ou d'inaptitude à la conduite selon la santé du conducteur. Le préfet peut ensuite prendre différentes décisions :
maintenir le droit à conduire si l'état de santé du conducteur ne présente pas d'incompatibilité avec la conduite ;
autoriser la conduite avec des restrictions : interdire la conduite la nuit ou obligation d'avoir une prothèse auditive par exemple ;
autoriser la conduite de manière temporaire, avant la réalisation d'un nouvel examen médical pour vérifier si le conducteur est toujours apte ;
suspendre le permis de conduire de manière temporaire ou définitive.
Conduite des séniors : vos questions, nos réponses
Conduite des séniors : combien d'accidents en 2025 ?
Dans l'attente des résultats de 2025, on peut tout d'abord noter que 900 personnes âgées de plus de 65 ans sont décédées dans un accident de la circulation en 2024. Alors que les séniors ne constituent que 22 % de la population, ils représentent 28 % des personnes tuées.
Peut-on conduire après 75, 80 ou 90 ans ?
Oui, vous avez légalement le droit de conduire en France quel que soit votre âge. Toutefois, votre état de santé peut être incompatible avec la conduite. D'où l'importance de consulter régulièrement votre médecin traitant afin de faire le point sur vos aptitudes.
Est-ce qu'un examen de conduite est obligatoire pour les séniors ?
À l'heure actuelle, il n'existe aucune obligation de réaliser un examen de conduite à partir d'un certain âge. En revanche, la préfecture peut être alertée sur l'état de santé d'un automobiliste afin de lui imposer de réaliser un contrôle médical chez un médecin agréé.
Peut-on dénoncer une personne inapte à conduire ?
Oui, vous avez la possibilité de signaler un automobiliste à la préfecture si vous estimez que son état de santé représente un danger pour les autres usagers de la route. Sur la base de l’avis du médecin agréé, le préfet pourra restreindre ou interdire la conduite à la personne concernée.
Un médecin peut-il demander le retrait de permis de conduire d'un sénior ?
Non, un médecin traitant ne peut pas demander le retrait de permis de conduire d'une personne âgée. En revanche, il peut alerter la préfecture s'il estime que l'état de santé du conducteur n'est pas compatible avec la conduite. Celle-ci peut alors ordonner la réalisation d’un contrôle médical par un médecin agréé, pouvant aboutir à une suspension de permis.
Nos autres offres d'assurances
Sources :
(1) Conseils aux proches des seniors en difficulté de conduite - Sécurité Routière - 2025
(2) Les conducteurs de plus de 70 ans vont devoir apposer un macaron "S" pour "Sénior" à l'arrière de leur voiture. Info ou intox ? - Sécurité Routière – 2025
(3) La sécurité routière en France : Bilan de l’accidentalité de l’année 2024 - Onisr - 2025
(4) Conduire avec le temps, seniors vigilants - Association Prévention Routière – 2025
(5) Inaptitude à la conduite : procédure de signalement - Sécurité Routière - 2025