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conduite et alcool

Conduite et alcool : quels sont les risques et les limites ?

En France, en 2023, il y a eu plus de 168 000 infractions pour conduite avec alcoolémie (1). La conduite sous l'emprise de l'alcool demeure une cause majeure d'accidents graves sur les routes françaises. D’après la Sécurité routière, la conduite en état d’ivresse cause près de 30 % des accidents mortels (2) chaque année.

 

chiffres alcoolémie


Quels sont les effets de l'alcool au volant ?

La consommation d'alcool, même modérée, altère significativement les capacités nécessaires à une conduite sûre telles que la capacité de réaction, la perception des distances et la vigilance. Ces effets touchent autant les fonctions physiques que psychologiques du conducteur, augmentant considérablement le risque d'accident.

Même en petite quantité (à partir de 0,5 g d'alcool par litre de sang), l'alcool impacte directement la capacité à conduire en toute sécurité. Voici ses principaux effets :

  • la vision est altérée : on note un rétrécissement du champ visuel (effet tunnel), une perception réduite des distances, du relief et de la profondeur ainsi qu’une sensibilité accrue à l’éblouissement ;
  • la vigilance diminue : l'alcool favorise la somnolence, surtout la nuit ou après un repas ;
  • la coordination devient mauvaise : il est difficile d’effectuer des gestes simples comme freiner ou changer de vitesse ;
  • les comportements à risque augmentent : l'effet désinhibant de l'alcool amène le conducteur à développer une confiance excessive et donc à sous-estimer les risques et à surestimer ses capacités. Il conduit de manière imprudente ;
  • le temps de réaction est allongé : le conducteur réagit plus lentement. À 90 km/h, cela peut représenter 12 mètres supplémentaires avant de freiner ;
  • le risque d’accident augmente en fonction de l’alcoolémie : à 0,5 g/l, le risque d’être impliqué dans un accident mortel est multiplié par 2, par 10 à 0,8 g/l et par 35 à 1,2 g/l.

Rappel : qu’est-ce que l’alcoolémie ?

L’alcoolémie correspond au taux d’alcool présent dans le sang ou dans l'air expiré. Elle se mesure donc en grammes par litre de sang, en effectuant une analyse de sang, ou en milligrammes par litres d’air expiré, avec un éthylomètre.

Chaque verre d’alcool que vous consommez augmente le taux d’alcool de 0,20 g à 0,25 g par litre de sang en moyenne. Cependant, ce taux peut augmenter en fonction de plusieurs critères :

  • l’état de santé,
  • le degré de fatigue ou de stress,
  • le tabagisme,
  • les caractéristiques physiques de la personne (pour les plus minces, chaque verre peut représenter un taux d’alcool de 0,30 g).

 

Taux d'alcoolémie limites

 

Alcoolémie au volant : combien de verres autorisés par le code de la route ?​

En France, la législation encadre strictement strictement la conduite en ayant consommé de l'alcool, avec des seuils précis et des sanctions sévères.​

Le Code de la route fixe des taux d'alcoolémie maximaux autorisés pour les conducteurs :​

  • 0,5 g/l de sang (ou 0,25 mg/l d'air expiré) pour les conducteurs expérimentés ;​
  • 0,2 g/l de sang (ou 0,10 mg/l d'air expiré) pour les conducteurs ayant un permis probatoire, les jeunes conducteurs en apprentissage ainsi que les conducteurs de transport en commun.​

Il est important de noter que ces seuils peuvent être atteints rapidement, même avec une consommation modérée d'alcool. La tolérance zéro est recommandée pour éviter tout risque.​

Notez que le taux d’alcool maximal est atteint :

  • un quart d’heure après une absorption à jeun ;
  • une heure après absorption au cours d’un repas.

Peu importe si vous diluez l’alcool avec du jus de fruit ou des glaçons, il aura les mêmes effets car c’est la quantité d’alcool ingéré qui compte. Enfin, sachez qu’il n’existe aucune astuce (café salé, cuillerée d’huile, etc.) pour éliminer l’alcool de votre organisme plus rapidement. L’alcoolémie baisse lentement. En moyenne, comptez de 0,10 g à 0,15 g d’alcool par litre de sang en moins chaque heure.

Quel taux d'alcool pour 2 verres de vin ?​

Lorsque l’on parle de verre d’alcool, on parle généralement de « doses-bar ». Il s’agit du volume standard que l’on vous sert dans les bars et les restaurants. Un verre de vin correspond donc à 10 cl d’alcool à 12° en moyenne, soit 10 g d’alcool pur. Cela équivaut à 0,2g/l dans le sang en moyenne chez un homme de 75 kg, voire à 0,3g/l dans le sang chez une femme de 60 kg. Le taux d’alcool pour deux verres de vin est donc d’environ 0,4g/l en fonction des personnes.

Ainsi, les conducteurs de transport en commun, les titulaires d’un permis probatoire et les conducteurs en apprentissage sont déjà en infraction avec un seul verre de vin.

Quel taux d'alcool pour 2 bières ?​

En « doses-bar », un verre de bière correspond à 25 cl d’alcool à 5°. Cela représente la même quantité d’alcool pur qu’un verre de vin (soit 10 cl à 12°). En consommant une bière, vous êtes donc déjà à 0,2g/l dans le sang en moyenne.

Boire deux bières peut entraîner un taux d'alcoolémie supérieur à 0,5 g/l chez certaines personnes. Vous pouvez donc rapidement dépasser la limite autorisée pour les conducteurs expérimentés.

Quelles sanctions prévues en cas d'alcool au volant ?​

Si vous êtes contrôlé par les forces de l'ordre avec un taux d'alcoolémie positif, les sanctions varient en fonction du taux d'alcoolémie constaté.​ Pour rappel, les conducteurs expérimentés sont en infraction dès 0,5 g/l dans le sang et les jeunes conducteurs dès 0,2 g/l.

Pour un taux compris entre 0,5 g/l et 0,8 g/l, un conducteur expérimenté encourt :

  • une amende forfaitaire de 135 € ;
  • un retrait de 6 points sur son permis de conduire ;
  • l’immobilisation de son véhicule ;
  • une suspension possible du permis jusqu'à 3 ans ;
  • l’obligation de conduire avec un éthylotest antidémarrage (EAD) pendant 3 ans maximum.

Pour un taux égal ou supérieur à 0,8 g/l (considéré comme un délit), les sanctions sont :

  • une amende maximale de 4 500 € ;
  • une peine de prison pouvant aller jusqu’à 2 ans ;
  • un retrait de 6 points ;
  • l’immobilisation et la mise en fourrière de votre véhicule ;
  • la suspension ou l’annulation du permis de conduire pouvant aller jusqu'à 3 ans ;
  • la confiscation possible de votre véhicule ;
  • l’obligation de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière à vos frais ;
  • l’obligation de conduire avec un éthylotest antidémarrage (EAD) pendant 5 ans maximum ;
  • une peine de travail d'intérêt général ;
  • l’interdiction de conduire certains véhicules, dont les véhicules sans permis jusqu’à 5 ans maximum.

En cas de récidive, vous risquez :

  • l’annulation du permis de conduire ;
  • l'obligation de conduire avec un éthylotest antidémarrage (EAD) pendant 3 ans maximum ;
  • la confiscation obligatoire de votre véhicule ;
  • l’immobilisation de votre véhicule pendant 1 an maximum.

Le cas des jeunes conducteurs : quelles sanctions en cas de conduite alcoolisée ?​

Pour les jeunes conducteurs (moins de 3 ans de permis ou 2 ans après la conduite accompagnée), le seuil de tolérance est abaissé à 0,2 g/l, soit quasi zéro. Les sanctions sont les mêmes que pour les conducteurs expérimentés. Cependant, toute infraction entraîne le retrait de 6 points, ce qui annule immédiatement le permis probatoire. Le conducteur n’a plus le droit de conduire pendant 6 mois. S’il récidive dans un délai de 5 ans, son permis sera invalidé pendant 1 an.

Quel taux d'alcoolémie pour avoir un retrait de permis ?​

Un taux d'alcoolémie égal ou supérieur à 0,8 g/l par litre de sang (équivalant à 0,4 mg/l d'air expiré) entraîne un retrait immédiat du permis de conduire. La durée de la suspension ou de l'annulation du permis dépend des circonstances et des décisions judiciaires.​

Assurance auto : quelles sont les conséquences d’un accident sous l'effet de l'alcool ?

Si vous êtes responsable d’un accident sous l'influence de l'alcool, vérifiez bien votre contrat d’assurance auto et ses exclusions. En effet, d'après la loi, cette infraction est considérée comme une faute intentionnelle. Votre assureur est donc en droit, selon la couverture d'assurance souscrite, de ne pas prendre en charge les dommages matériels et corporels provoqués, et peut également rejeter sur vous l’entière responsabilité de ces dommages.

Voici ce que vous risquez si vous êtes responsable d’un accident avec un taux d’alcoolémie supérieur à ce qui est autorisé.

  • Le refus de garantie : votre assureur peut refuser d’indemniser les dommages matériels de votre véhicule. Vous risquez également de ne pas pouvoir bénéficier d’autres garanties comme la garantie de protection juridique, la garantie protection du conducteur ou encore la garantie dommage collision.
  • Le recours contre l’assuré : si votre assureur indemnise les dommages corporels d'une victime tierce (ce qui est obligatoire), il peut ensuite exercer un recours contre vous (en tant que conducteur fautif) pour récupérer les sommes versées.
  • L’augmentation du malus : pour chaque sinistre dont vous êtes entièrement responsable, vous obtenez un malus de 25 %. Le CRM (coefficient de réduction-majoration) ou Bonus-malus est donc multiplié par 1,25. Le coefficient maximum est fixé à 3,50.
  • Une majoration de prime : votre assureur est en droit d’appliquer une forte majoration de la prime d’assurance de 150 % et jusqu’à 400 % si vous cumulez les infractions.
  • La résiliation de votre contrat : d’après la loi, vous risquez de voir votre assureur résilier votre contrat d’assurance auto dans un délai d’un mois.

La consommation d'alcool, même modérée, peut avoir des conséquences dramatiques. En plus des dommages corporels que cela peut engendrer, conduire sous l'emprise de l'alcool expose à des risques juridiques, financiers, et contractuels très graves. Il est donc essentiel de faire preuve de responsabilité et de prudence pour garantir la sécurité de tous sur la route.​

 

Sources :

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