Chèques cadeaux en entreprise : quelles sont les règles de l'URSSAF ?
Noël, mariage, naissance, rentrée scolaire… L’année est ponctuée de rendez-vous qui sont l’occasion d’offrir des avantages à vos salariés. Les chèques cadeaux et les bons d’achat sont souvent privilégiés, notamment au moment des fêtes de fin d’année. Sous certaines conditions, ils peuvent être exonérés de charges sociales, alors ne ratez pas cette opportunité de soutenir le pouvoir d’achat de vos collaborateurs, à moindre coût.
Publié le 05/12/2025
Chèques cadeaux et bons d'achat : qui peut les distribuer au sein de l'entreprise ?
La distribution des chèques cadeaux relève de deux acteurs principaux selon la structure de votre organisation. Dans les entreprises dotées d'un Comité social et économique (CSE), c'est ce dernier qui prend en charge l'attribution via son budget d'activités sociales et culturelles.
Cette responsabilité nécessite une délibération formalisée dans un procès-verbal pour assurer la traçabilité. Les petites structures de moins de 11 salariés sans CSE peuvent directement procéder à la distribution par l'employeur.
Cette distinction organisationnelle n'affecte pas les conditions d'exonération ni les plafonds applicables. Quel que soit l'acteur distributeur, le respect du cadre réglementaire reste identique pour éviter tout cas de dépassement et les conséquences associées en termes de paiement des cotisations.
Il est à noter que toute entreprise, quelle que soit sa taille, a le droit d'offrir des chèques cadeaux et des bons d'achats à ses salariés.
Qui a droit aux chèques cadeaux URSSAF ?
Tous salariés concernés sans distinction de statut
La règlementation URSSAF impose une égalité stricte dans l'attribution des chèques cadeaux. Que vos collaborateurs soient en CDI, CDD, temps partiel ou apprentis, tous peuvent bénéficier des mêmes avantages lorsqu'ils sont concernés par l'événement.
Cette règle s'applique sans exception : un cadre dirigeant et un employé nouvellement embauché recevront le même montant pour Noël. Aucune différenciation n'est autorisée selon le niveau hiérarchique, le salaire ou l'ancienneté dans l'entreprise.
Le non-respect de cette égalité de traitement expose l'employeur à un redressement. L'URSSAF considérera alors les chèques comme un complément de rémunération soumis aux cotisations sociales dès le premier euro. Une vigilance particulière s'impose donc pour garantir une répartition équitable entre tous les membres de l'effectif concernés par chaque événement.
Critères d'ancienneté interdits depuis 2025
La Cour de cassation a définitivement tranché le 3 avril 2024 : conditionner l'attribution des chèques cadeaux à une durée d'ancienneté constitue une discrimination illégale. Cette jurisprudence met fin à une pratique longtemps tolérée par l'URSSAF.
Les CSE et employeurs disposent jusqu'au 31 décembre 2025 pour supprimer ces critères d'ancienneté de leurs règlements intérieurs. Passé cette date butoir, tout contrôle URSSAF entraînera une mise en conformité immédiate et la réintégration des montants dans l'assiette des cotisations sociales.
Concrètement, un salarié embauché la veille de Noël a désormais les mêmes droits qu'un collaborateur présent depuis dix ans. Les cartes cadeaux doivent être distribuées selon des critères objectifs uniquement, comme l'événement concerné ou le statut familial du bénéficiaire.
Est-ce qu'un gérant non salarié peut recevoir des chèques cadeaux ?
Les gérants non salariés et dirigeants TNS ne peuvent prétendre aux chèques cadeaux exonérés dans les mêmes conditions que leurs collaborateurs. Cette exclusion découle de leur statut juridique particulier : l'absence de contrat de travail les distingue fondamentalement des salariés classiques.
L'URSSAF applique cette règle avec rigueur. Un gérant majoritaire de SARL ou un président de SASU sans lien de subordination ne bénéficie pas des tolérances administratives accordées aux équipes. Toute attribution de chèques cadeaux à ces dirigeants sera automatiquement requalifiée en rémunération soumise aux cotisations sociales.
Une exception demeure possible : le dirigeant cumulant sa fonction avec un véritable contrat de travail reconnu par les organismes sociaux. Cette situation rare nécessite la justification d'un lien de subordination réel et d'une activité technique distincte de la direction générale.
Quel est le Plafond d'exonération URSSAF applicable en 2025 ?
Les chèques cadeaux et les bons d'achat sont soumis par principe aux cotisations sociales car ils représentent des avantages attribués par l’employeur à ses employés en contrepartie de leur travail.
L'exonération des cotisations sociales est possible lorsque le montant global alloué à un salarié, au titre des chèques cadeaux, bons d'achat et cadeaux sur une année civile, n'excède pas 5% du Plafond mensuel de la Sécurité sociale (PMSS)
En 2025, le montant alloué pour l'ensemble des chèques cadeaux et bons d'achat, exonéré de cotisations sociales, est donc de 196 euros par salarié et par année civile.
Ainsi, si les chèques cadeaux que vous offrez à vos salariés pour Noël, cumulés avec les autres bons offerts pendant l’année 2025, ne dépassent pas 196 €, vous ne serez pas soumis aux cotisations sociales.
Si vous dépassez ce seuil, le montant supplémentaire sera bien sûr soumis aux cotisations sociales.
Dans le cas où le total des avantages offerts à un salarié est au-dessus de ce seuil, certaines conditions supplémentaires doivent être respectées pour prétendre à une exonération.
En cas de dépassement du Plafond URSSAF, quelles sont les 3 conditions d'exonération des chèques cadeaux ?
Quand le montant des chèques cadeaux et des bons d’achat dépassent le seuil autorisé, ils peuvent encore être exonérés des contributions à la Sécurité sociale en respectant les 3 conditions suivantes.
1. Les événements URSSAF reconnus obligatoires
L'administration fiscale établit une liste restrictive de onze événements permettant l'exonération de cotisations sociales :
la naissance;
l’adoption ;
le mariage ;
le pacs ;
le départ à la retraite ;
la fête des mères ;
la fête des pères ;
la Sainte-Catherine pour les femmes célibataires qui fêtent leur 25e anniversaire ;
la Saint-Nicolas pour les hommes célibataires qui fêtent leur 30e anniversaire ;
Noël pour les salariés et les enfants jusqu’à 16 ans révolus dans l’année civile ;
la rentrée scolaire pour les salariés ayant des enfants âgés de moins de 26 ans dans l’année d’attribution du bon d’achat (sous réserve de la justification du suivi de scolarité).
Toute attribution du bon en dehors de ces occasions expose l'entreprise à un redressement. L'URSSAF vérifie scrupuleusement la correspondance entre l'événement déclaré et la date de distribution. Un chèque de rentrée scolaire remis en décembre ou un bon de mariage sans justification matrimoniale entraîne automatiquement la réintégration dans l'assiette des cotisations sociales.
2. Lien entre utilisation et nature événement
L'Urssaf précise que, pour être valable, les bons d'achat doivent mentionner la nature du bien qu’il permet d’acquérir, le type de rayons concernés, ou le nom d’un ou plusieurs magasins. Par exemple, s'il est attribué pour le Noël des enfants, il doit permettre l’accès à des biens comme les jeux, jouets, vêtements, loisirs, etc. De même, un bon d’achat pour la rentrée scolaire de septembre ne peut pas être offert en décembre aux bénéficiaires.
3. Un montant conforme aux usages
La réglementation fixe un plafond de 196 euros par événement et par salarié pour 2025. Cette limite correspond exactement à 5% du plafond mensuel de la Sécurité sociale. Respecter ce seuil garantit l'exonération totale des cotisations sociales, même lors d'événements multiples dans l'année.
Concrètement, vous pouvez offrir 196€ pour Noël, puis 196€ supplémentaires pour une naissance, sans dépasser les rayons de grand magasin autorisés. L'utilisation doit rester en lien avec l'événement célébré.
Attention : si un seul chèque dépasse ce montant, c'est la totalité qui devient imposable, pas seulement l'excédent. Les enseignes partenaires doivent figurer clairement sur le support pour justifier l'usage approprié. Cette traçabilité protège votre entreprise lors des contrôles et assure la conformité avec les accords collectifs éventuels.