Compte courant associé : un financement simple et profitable à l'entreprise et à l'associé
Le compte courant associé permet d'améliorer rapidement la trésorerie d'une entreprise. Ce type de prêt est plus intéressant que les prêts bancaires. Sa souplesse et sa fiscalité avantageuse ont su séduire autant les sociétés que les créanciers.
Publié le 12/11/2025 - 4 minutes
Comment fonctionne un compte courant d'associés ?
Définition simple d'un compte courant
C'est un compte courant bancaire qui permet à un associé ou à un dirigeant de prêter temporairement de l'argent à son entreprise.
Quel objectif ?
L'objectif de ce compte est d'améliorer la trésorerie de la société grâce à un financement ou un refinancement. Cette technique évite d'emprunter de l'argent à des établissements de crédits.
Le coût financier du compte courant associé est souvent inférieur aux coûts des emprunts bancaires.
Aspects juridiques et comptables du compte courant associé
Du point de vue juridique
Les avances financières sont considérées comme des prêts productifs d'intérêts. Les prêteurs ont le statut de créanciers sociaux et en assument les conséquences, en particulier en cas de redressement judiciaire de l'entreprise.
Du point de vue comptable
Le compte courant associé est un compte ouvert au nom de l'associé figurant dans les livres comptables de l'entreprise. Les sommes versées sur le compte courant associé sont inscrites au passif du bilan dans un compte de dettes.
Ouvrir un compte courant associé
Qui peut ouvrir un compte courant associé ?
Pour les prêts de moins de deux ans :
- les associés de SARL ou les actionnaires de sociétés par actions détenant au moins 5% du capital de l'entreprise ;
- les gérants, administrateurs et membres du directoire ou du conseil de surveillance ;
- les associés en nom ou commanditaires s'il s'agit d'une société de personnes ;
- les salariés dans la limite de 10% des capitaux propres de la société.
Les modalités d'ouverture d'un compte courant associé
- Une convention peut être signée entre l'entreprise et le titulaire du compte courant associé.
- Elle sert à fixer les modalités de fonctionnement du compte (taux de rémunération, possibilités de remboursement, etc.).
- Dans les SARL, ce type de convention doit être validé par l'assemblée générale.
Comme tous les contrats de prêt, le compte courant d'associé doit faire l'objet d'une déclaration déposée au plus tard le 15 février de l'année suivante auprès de la direction des services fiscaux du domicile ou du principal établissement du déclarant.
Le fonctionnement d'un compte courant associé
Les conditions de rémunération du titulaire du compte courant associé sont librement déterminées par les parties. Le titulaire peut choisir de ne pas être rémunéré.
Comment me rémunérer ?
La rémunération du compte courant s'effectue par le versement d'intérêts calculés sur les sommes d'argent mises à disposition. Le taux de référence est fixé annuellement par l'administration fiscale et ne peut être dépassé pour bénéficier de la déductibilité fiscale.
Le calcul s'établit généralement en fin d'exercice en multipliant le montant prêté par le taux convenu. Par exemple, pour une avance de 50 000 euros rémunérée à 3%, les intérêts s'élèvent à 1 500 euros annuels. Si la durée d'immobilisation est inférieure à douze mois, le calcul s'effectue en fonction de la durée écoulée.
Les personnes morales doivent obligatoirement prévoir une rémunération via des conventions de trésorerie. En revanche, les personnes physiques conservent la faculté de renoncer aux intérêts sans contrainte particulière.
Quels sont les avantages du compte courant d'associé ?
Pour l'associé :
- le remboursement du prêt peut intervenir en principe à n'importe quel moment (sous conditions) ;
- le taux d'intérêt du compte courant associé est souvent bien plus élevé que les taux des autres comptes bancaires ;
- l'associé perçoit donc les intérêts produits par le compte courant ;
- l'associé peut opter pour le prélèvement libératoire sur les intérêts (sous conditions).
À noter que les intérêts perçus constituent des revenus de capitaux mobiliers pour l'associé. Ils sont donc soumis à l'impôt sur les revenus.
Pour l'entreprise :
- la mise en place d'un compte courant associé ne nécessite pas de modification du statut social de l'entreprise.
- les intérêts du compte courant associé sont déductibles des bénéfices sociaux (sous conditions prévues par le Code général des impôts) ;
- ce mode de financement coûte moins cher qu'un prêt souscrit auprès d'un établissement de crédit.
Quels sont les inconvénients d'un compte courant d'associé ?
Le risque financier constitue le principal écueil pour l'associé prêteur. En cas de liquidation judiciaire, sa créance se trouve reléguée après les autres dettes, compromettant ses chances de récupération.
La disponibilité des fonds peut poser problème. Bien que le remboursement soit théoriquement possible à tout instant, les établissements bancaires exigent parfois le blocage des comptes courants lors d'octroi de financements.
Du côté fiscal, l'associé subit une double imposition sur les intérêts perçus. L'entreprise doit respecter des obligations déclaratives strictes avec dépôt de déclaration avant le 15 février, sous peine de sanctions. Cette écriture comptable complexifie la gestion administrative.
Les avances souvent consenties sans durée définie rendent leur remboursement exigible à tout moment, fragilisant la trésorerie si l'associé retire ses fonds de manière imprévue.
Si le compte courant devient débiteur, cela pose problème. La loi interdit cette situation pour les associés personnes physiques de SARL, SA, SAS, pouvant être assimilé à un abus de biens sociaux passible de sanctions pénales.
Quels taux d’intérêts, quelle rémunération et quelle limite ?
La déductibilité fiscale des intérêts dépend du respect du taux maximal établi par l'administration fiscale. Pour 2024, ce plafond s'établit à 5,75% pour les exercices coïncidant avec l'année civile, contre 5,57% en 2023.
Ce taux de référence correspond à la moyenne annuelle des taux effectifs pratiqués par les établissements bancaires pour les prêts variables aux entreprises d'une durée supérieure à deux ans. L'administration fiscale actualise ces données trimestriellement depuis février 2024.
Attention : le contrôle s'effectue compte par compte. Aucune compensation n'est autorisée entre un compte rémunéré au-dessus du seuil et un autre en dessous. La fraction excédentaire devient une charge non déductible du bénéfice imposable de la société.
Les entreprises clôturant leur exercice comptable durant le quatrième trimestre 2025 doivent respecter les plafonds de déductibilité suivants pour les intérêts de comptes courants d'associés :
- 4,81% pour les exercices se terminant entre le 30 septembre et le 30 octobre 2025
- 4,73% pour les clôtures comprises entre le 31 octobre et le 29 novembre 2025
- 4,64% pour les exercices clos entre le 30 novembre et le 30 décembre 2025
Ces taux maximaux conditionnent la déductibilité fiscale des intérêts versés aux associés au titre de leurs avances en compte courant.
Pour 2025, les taux continuent de baisser progressivement, atteignant 4,64% pour les exercices clos fin décembre.
Remboursement : comment récupérer l'argent d'un compte courant d'associé ?
La demande de remboursement s'effectue généralement par simple notification écrite adressée à la société. L'associé formule sa demande selon les termes prévus dans la convention de compte courant ou les statuts sociaux.
En l'absence de dispositions contraires, le titulaire peut exiger le versement immédiat de ses créances. La société dispose alors d'un délai maximal de cinq ans pour honorer cette dette, même si elle traverse des difficultés financières temporaires.
Certaines situations limitent cette liberté de retrait. Les conventions de blocage négociées avec les établissements bancaires suspendent temporairement le droit au remboursement. De même, lors d'une procédure collective, l'associé doit obligatoirement déclarer sa créance auprès du mandataire judiciaire comme tout autre créancier.