Comment lutter contre le gaspillage alimentaire ?

Quel est le taux de gaspillage alimentaire en France ?

D’après le ministère de la Transition écologique, 9,4 millions de tonnes de déchets alimentaires ont été produits en France sur l’ensemble de la chaîne alimentaire, Parmi ceux-ci, on compte de 43 % de déchets comestibles (gaspillage alimentaire) entre des déchets non-comestibles (os attachés à la viande, coquilles d'œufs...) et comestibles (restes de repas, fruits dégradés...). Un ensemble qui équivaut à 129 kg par personne.

Quelles sont les principales causes du gaspillage alimentaire ?

Le gaspillage alimentaire résulte d’un enchaînement de pertes à toutes les étapes de la chaîne : dès la production, des récoltes peuvent être rejetées pour des raisons esthétiques ou abandonnées par manque de débouchés ou de main-d’œuvre. Lors de la transformation, des produits comestibles sont parfois écartés car ils ne répondent pas aux standards industriels ou ont des défauts techniques : leur non-recyclage accentuent les pertes. 
Pendant le transport et le stockage, des ruptures de la chaîne du froid ou des emballages inadaptés peuvent abîmer les aliments. 
En distribution, le surstockage ou le rejet de produits proches de la date limite conduisent à des invendus jetés. 
Enfin, chez les consommateurs, les achats excessifs, le manque d’organisation, les portions trop grandes ou l’incompréhension des dates de péremption génèrent beaucoup de gaspillage.

Les chiffres de ce gaspillage alimentaire en France :

• 42 % proviennent des ménages;
• 25 % des industries agroalimentaires;
• 12 % de la production primaire;
• 9 % du secteur de la distribution.

Pourquoi faut-il réduire le gaspillage alimentaire ?

Pour des raisons écologiques, économiques et sociales. Par ce gaspillage, nous épuisons les ressources naturelles comme l’eau, les terres agricoles et l’énergie utilisées pour produire ces aliments. Cela équivaut à environ 3 % des émissions de gaz à effet de serre en France. Sur le plan économique, cela représente plus de 16 milliards d’euros de pertes par an, soit environ 155 kg de nourriture jetée par personne. Quant à l'aspect social, il suffit de penser aux 690 millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde.

La lutte contre le gaspillage alimentaire est d'ailleurs devenue une priorité pour le gouvernement qui a décidé de diviser par deux les pertes d’ici 2025 grâce au Pacte national de lutte contre le gaspillage lancé en 2013.

Un dispositif national

Gâchis de nourriture, impact sur le budget des ménages mais aussi gaspillage de matières premières et d’énergie, l’État a pris les choses en main pour tenter d’enrayer l’hémorragie. Le premier pacte a en effet permis d’informer le grand public, de diffuser les bonnes pratiques et de faciliter les dons de produits alimentaires non-vendus. Ces derniers étaient en effet automatiquement et obligatoirement détruits ou jetés. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire

Désormais, les supermarchés, les cantines (d’entreprises, d’écoles, de maisons de retraite et d’hôpitaux) et les industriels agroalimentaires doivent donner leurs denrées consommables et non-consommées à des associations caritatives. Charge à elles de les redistribuer ensuite. C'est une des mesures qui s'ancrent dans la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire lancée par l'État. Cette loi s'organise autour de 5 axes, ci-dessous.

• Sortir du plastique jetable : fin de la mise en marché d'emballages plastiques à usage unique d'ici 2040.
• Mieux informer les consommateurs.
• Lutter contre le gaspillage et pour le réemploi solidaire : les industries agroalimentaires, les grossistes, les distributeurs et la restauration collective doivent trouver un usage aux produits invendus. Par exemple, les dons de ces denrées alimentaires à des associations.
• Agir contre l'obsolescence programmée.
• Mieux produire.

La journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire

En matière de communication, une journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire a également été créée le 16 octobre et le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire a créé plusieurs campagnes de communication antigaspi. Cette journée vise à sensibiliser le public à l'importance de la réduction du gaspillage tout au long de la chaîne alimentaire.

Le gouvernement, en collaboration avec des associations et entreprises, met en place des actions pour encourager le changement. Parmi les initiatives, vous retrouvez des ateliers de cuisine, des événements éducatifs dans les écoles et des campagnes de sensibilisation. Ces opérations tendent à montrer que tous les gestes du quotidien sont importants pour un objectif clair : réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d'ici fin 2025.
 

Quelles sont les solutions pour lutter contre le gaspillage alimentaire ?

1. N'achetez que ce qui est nécessaire

Pour éviter le gaspillage alimentaire dès l'achat, commencez par planifier vos repas. Cela vous permet de n'acheter que ce dont vous avez besoin. Pensez à dresser une liste précise et engagez-vous à la suivre.

2. Jetez un œil sur vos provisions

Vérifiez les stocks de votre frigo avant de partir faire vos courses pour éviter les doublons. En magasin, privilégiez les produits en vrac ou en quantité réduite. Ainsi, vous pourrez ajuster vos achats à vos besoins réels. Soyez attentif aux promotions : elles peuvent inciter à acheter en excès.

3. Prêtez attention aux dates de péremption

Faites également attention aux produits en fin de journée. Les supermarchés proposent souvent des réductions sur des articles proches de la date limite de consommation. Si vous prévoyez de les consommer rapidement, c'est un moyen efficace de faire des économies tout en réduisant le gaspillage. Sinon, privilégiez des produits qui durent un peu plus dans le temps.

4. Conservez les aliments en respectant leurs indications de conservation (température, humidité, lumière...)

Pour une conservation optimale des aliments, respectez scrupuleusement les indications de température, d'humidité et de lumière. Utilisez le réfrigérateur pour les denrées périssables à une température idéale d'environ 4°C. Le congélateur doit être réglé de préférence à -18 °C pour les produits surgelés.

Certains aliments, comme les pommes de terre et les oignons, se conservent mieux à l'air libre. Protégez les produits sensibles à la lumière, tels que les huiles et les épices, en les rangeant dans un placard sombre.

Attention aussi à la conservation des légumes et des fruits : de la moisissure peut apparaître plus rapidement qu'on ne le croit !

5. Congelez certains aliments

Pour prolonger la durée de vie de vos aliments, la congélation est une méthode efficace. Celle-ci arrête le développement des bactéries. Elle permet donc de conserver des produits tels que la viande, le poisson, les légumes, et même des plats cuisinés. Avant de congeler, assurez-vous que vos aliments sont bien frais et refroidis.

Emballez-les dans des contenants hermétiques pour éviter la formation de cristaux de glace. Étiquetez soigneusement vos emballages avec le nom et la date de congélation afin de consommer les produits les plus anciens en priorité.

6. Rangez à première vue les aliments qui doivent être consommés en priorité

Placez les aliments qui doivent être consommés rapidement à l'avant de votre réfrigérateur ou sur les étagères supérieures. Cela vous permet de les voir facilement et de ne pas les oublier. N'hésitez pas à réorganiser régulièrement votre frigo pour éviter d'entasser des aliments qui pourraient se perdre dans les coins.

7. Dosez bien les quantités d'aliments cuisinés pour éviter les restes

Évitez le gaspillage en ajustant les portions cuisinées selon vos réels besoins. Utilisez une balance de cuisine pour peser les ingrédients, surtout pour les féculents comme le riz ou les pâtes. N'hésitez pas à utiliser des applications pour calculer précisément les portions selon les recettes.

8. Si vous avez des restes, accommodez-les au lieu de les jeter

Les restes alimentaires peuvent être transformés en plats délicieux et inventifs. Faites preuve de créativité pour donner une seconde vie à vos restes et éviter les pertes. Vous pouvez préparer des gratins ou des quiches avec des morceaux de légumes cuits ou des viandes. Le pain rassis se transforme en pain perdu ou en chapelure pour gratiner vos plats. Pour les restes de pâtes ou de riz, ajoutez des légumes ou des morceaux de viande pour concocter des salades froides ou des plats sautés.

9. Fruits abîmés : jetez la partie non-consommable et mangez-les en priorité

Si l'intégralité de votre fruit n'est pas pourrie par la moisissure, coupez et jetez le(s) morceau(x) non-consommable(s) et n'attendez plus pour déguster le reste !

Too Good To Go, Paniers PimpUp, SaveEat... en quoi consistent ces applications Anti Gaspi ?

Les applications mobiles offrent une solution pratique pour réduire le gaspillage alimentaire. Elles permettent de récupérer des invendus à prix réduit et de mieux gérer les aliments à la maison. Voici quelques exemples :

• Too Good to Go : cette appli vous permet d'acheter des paniers surprises composés de produits invendus chez des commerçants locaux ;
• PimpUp : spécialisée dans la livraison de paniers de produits frais (fruits et légumes) à des prix avantageux ;
• SaveEat : elle propose notamment des recettes pour utiliser efficacement vos restes, et vous envoie des alertes quand les dates de péremption approchent.

Sources :

Gaspillage alimentaire : des nouvelles données pour la France

La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire

Les questions fréquemment posées:

Qu'est ce que la loi garot?

La loi Garot, adoptée en février 2016, est une loi française pionnière qui vise à lutter contre le gaspillage alimentaire, en particulier dans la grande distribution. Elle a été portée par le député Guillaume Garot, ancien ministre délégué à l’agroalimentaire.

Elle interdit aux supermarchés, aux industries agroalimentaires, à la restauration collective et aux grossistes, de détruire des invendus encore consommables et les oblige à établir des conventions de don avec des associations. Elle définit une hiérarchie des actions anti-gaspi, allant de la prévention au don alimentaire, puis à la valorisation animale et énergétique.