Comment définir la dépendance d'une personne ?
La dépendance, ou la perte d’autonomie, désigne l’incapacité d'une personne à effectuer les gestes essentiels de la vie quotidienne de manière indépendante, comme se lever, faire sa toilette, s’habiller, s’alimenter et se déplacer. La personne dépendante a donc besoin d’aide au quotidien.
Attention, ici, le mot dépendance ne doit pas être confondu avec l'addiction, c'est-à-dire la dépendance à une substance ou à une activité.
Les causes de la dépendance physique
La perte d’autonomie peut apparaître dans différentes circonstances. Elle peut survenir de façon soudaine après un accident par exemple, ou faire son apparition progressivement suite à l'évolution d'une maladie chronique ou de troubles neurocognitifs.
Voici les principales causes de la dépendance :
- Le vieillissement : c'est le facteur le plus courant. Le risque de dépendance s’accroît avec l’âge. Des signes comme les troubles de l’équilibre pouvant entraîner des chutes, une difficulté à marcher ou une fatigue inhabituelle doivent vous alerter. On parle alors de perte d’autonomie progressive.
- Les maladies ou les accidents : un AVC (accident vasculaire cérébral), une pathologie neurodégénérative comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, ou une hospitalisation longue peuvent être à l'origine d'une perte d’autonomie soudaine ou progressive.
- Le handicap : une déficience physique, mentale, sensorielle ou psychique peut imposer une dépendance durable même chez les personnes plus jeunes.
- Un choc psychologique : un événement traumatisant comme le décès du conjoint peut amorcer la perte d'autonomie, notamment chez les personnes âgées plus fragiles. Elles vont alors perdre le goût de vivre, cesser de s'alimenter ou manger peu, rester aliter, s'isoler, etc.
Quelle est la différence entre handicap et dépendance ?
D'après l'article 114 de la loi 2005-102 du Code de l’action sociale et des familles, le handicap est défini comme « toute limitation d'activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d'une altération substantielle, durable ou définitive d'une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d'un polyhandicap ou d'un trouble de santé invalidant. »
Si une personne dépendante peut avoir un handicap, une personne en situation de handicap n'est pas forcément dépendante. Elle peut avoir des difficultés à accomplir certaines tâches de la vie courante à cause de ses incapacités, mais généralement c'est l'environnement qui n'est pas adapté à sa situation. Son autonomie au quotidien peut alors être améliorée en lui apportant une aide humaine, matérielle ou même animale, et/ou en adaptant l'environnement.
Notez qu'aux yeux de la loi, une personne de moins de 60 ans est considérée comme handicapée alors qu'au-delà de 60 ans, elle est considérée comme dépendante.
Personnes âgées et perte d’autonomie : à partir de quand parle-t-on de dépendance ?
Comme on vient de le voir, en France, on parle de perte d’autonomie à partir de 60 ans. L'autonomie des personnes âgées de 60 ans et plus est évaluée à l’aide de la grille AGGIR (Autonomie Gérontologique – Groupes Iso-Ressources). Cette grille permet d'attribuer un GIR (Groupe Iso-Ressources) à la personne afin de déterminer si elle peut bénéficier ou non de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA). Il existe 6 GIR :
- GIR 1 : la personne est alitée, avec de graves troubles cognitifs, et nécessite une présence constante.
- GIR 2 : soit la personne est immobilisée mais encore lucide, soit elle est capable de se déplacer mais elle souffre d'une altération mentale importante. Dans les deux cas, elle a besoin d’aide pour la plupart des actes quotidiens.
- GIR 3 : la personne a généralement toute sa tête ou presque mais elle a des difficultés à se mouvoir. Elle nécessite d'être assistée plusieurs fois par jour.
- GIR 4 : soit la personne est mobile une fois levée mais elle est dépendante pour les transferts, la toilette ou l’habillage, soit elle est valide physiquement mais elle a besoin d’aide pour les soins corporels et les repas.
- GIR 5 : la personne âgée est autonome pour se déplacer seule chez elle, s’alimenter et se vêtir, mais elle peut nécessiter une aide ponctuelle pour la toilette ou les tâches domestiques.
- GIR 6 : la personne est totalement autonome dans sa vie quotidienne, avec parfois le besoin d’un coup de main pour les tâches ménagères.
Seuls les niveaux GIR 1 à 4 ouvrent droit à l’APA (à domicile ou en établissement). Les GIR 5 et 6 ne peuvent pas en bénéficier, mais ils ont droit à d’autres aides, comme une aide-ménagère ou un soutien de la caisse de retraite.
Fin décembre 2022, 7,2 % de la population de 60 ans et plus (estimée à 18,4 millions) bénéficiait de l'APA.
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Les aides et solutions pour les proches aidants
Voici un petit rappel de ce qu'est un proche aidant, et un récapitulatif des aides auxquelles vous pouvez avoir droit si vous exercez ce rôle auprès d'un membre de votre famille.
Qu'est-ce qu'un aidant ?
Un aidant est une personne qui accompagne régulièrement un proche en perte d’autonomie, en situation de handicap ou atteint d’une maladie chronique. Cet accompagnement peut être physique (aide aux déplacements, aux repas, à la toilette), administratif (gestion des papiers, démarches), émotionnel (écoute, soutien moral) ou organisationnel. L’aidant peut être un membre de la famille, un ami ou un voisin, et intervient souvent de manière bénévole, sans formation spécifique.
En France, on estime à plus de 9 millions le nombre d’aidants, dont certains consacrent plusieurs heures par jour à cette mission, parfois au détriment de leur santé ou de leur vie professionnelle.
Les aides utiles pour les proches aidants
Face à la dépendance d’un proche, les aidants familiaux jouent un rôle essentiel. Cependant, accompagner au quotidien une personne en perte d’autonomie implique souvent de réorganiser sa vie personnelle et professionnelle pour répondre à ses besoins. Cette implication peut entraîner une diminution des ressources ou des dépenses. Pour soutenir les proches aidants, il existe plusieurs dispositifs d'aides financières.
- Le congé de proche aidant : si vous êtes un salarié de droit privé, un agent public, un travailleur indépendant ou un demandeur d'emploi indemnisé, vous pouvez suspendre ou diminuer temporairement votre activité professionnelle afin de vous occuper d'un proche en perte d’autonomie ou en situation de handicap. Ce congé peut être indemnisé.
- L'allocation journalière du proche aidant (AJPA) : cette indemnité est versée dans le cadre du congé de proche aidant, si vous avez réduit ou arrêté temporairement votre travail pour accompagner un proche.
- Le don de jours de repos entre collègues : vos collègues (secteur public ou privé) peuvent vous donner leurs jours de congés afin que vous continuiez de percevoir une rémunération tout en aidant un proche.
- L'aide au répit via l’APA : il s'agit d'un financement de solutions comme un accueil de jour, un hébergement temporaire ou une aide à domicile afin de vous libérer du temps pour vous reposer ou travailler.
- L'allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie : cette aide financière s'applique lors d’un congé de solidarité familiale pour assister un proche en phase terminale.
- Les aides fiscales : en tant qu'aidant, vous pouvez bénéficier de réductions ou de crédits d’impôt si vous hébergez un proche âgé ou si vous contribuez à ses frais d’hébergement en EHPAD.
- La rémunération possible de l’aidant : le proche aidé peut vous employer directement comme aidant et vous rémunérer pour les actes quotidiens.
- L'assurance vieillesse des aidants (AVA) : il est possible de valider des trimestres de retraite (sous conditions) durant les périodes où vous avez cessé ou réduit votre activité professionnelle pour vous occuper d’un proche âgé dépendant.
- Les autres soutiens : certaines caisses de retraite ou mutuelles proposent également des aides financières ou des services spécifiques aux aidants.
Source : www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr
Prévenir l’épuisement des aidants : nos conseils pour garder l’équilibre
Être aidant est une responsabilité importante, souvent lourde émotionnellement et physiquement. Pour bien s'occuper d'un proche dépendant, il est essentiel de prendre aussi soin de soi et de veiller à ne pas dépasser ses limites. Voici quelques conseils pour préserver son équilibre et sa santé en tant qu'aidant.
- Veiller à son propre bien-être : identifiez l'apparition des premiers signes physiques et psychologiques d'épuisement (fatigue chronique, maux de tête, hypertension, douleurs musculaires, état dépressif, repli sur soi, etc.) et consultez votre médecin pour qu'il vous oriente vers le professionnel adapté.
- Se faire accompagner : n'hésitez pas à vous appuyer sur les associations et autres groupes de parole existants pour recevoir conseils et soutien. Sollicitez de l'aide auprès de vos proches et demandez du soutien professionnel si vous en ressentez le besoin.
- Organiser du répit : il est important de planifier des temps de repos réguliers (courts séjours en structure, aides externes ponctuelles) pour vous permettre de souffler. Le site solidarites.gouv.fr met à disposition 17 fiches-repères pour présenter les différentes formes de répit existantes.
- Développer ses compétences : si vous vous sentez perdu ou dépassé, vous pouvez suivre une formation pour les aidants auprès d'associations spécialisées où vous apprendrez les gestes de soin, la gestion des situations d’urgence, la prise en charge des risques, etc. Par exemple, l'Association française des aidants propose une formation gratuite en ligne.
- Penser à soi : lorsque vous êtes aidant pour un proche, vous devez continuer d'avoir des activités personnelles (loisirs, activités sportives, etc.) qui permettent de vous détendre, de rencontrer du monde et de vous ressourcer.
- Se faire aider : enfin, si vous commencez à vous sentir épuisé, n'hésitez pas à faire appel aux différentes aides qui existent (comme on l'a vu plus haut), qu'elles soient financières ou psychologiques.
La dépendance peut toucher chacun de nous, à tout âge, qu'elle soit la conséquence du vieillissement, d'un handicap ou d'une maladie. En France, des dispositifs spécifiques encadrent et accompagnent les personnes en perte d'autonomie, tandis que les proches aidants bénéficient progressivement de plus de reconnaissance, d’outils et de soutien. Generali propose l'assurance Dépendance qui vous permet d'anticiper les coûts souvent élevés de la perte d'autonomie.
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Sources