Qu'est-ce que l'investissement socialement responsable ?
Pour maîtriser son impact environnemental et social, chaque action compte. Ainsi, saviez-vous que votre épargne peut aussi faire la différence ? Découvrez les clés pour investir de manière plus responsable.
Publié le 06/10/2025 - 5 minutes
À quoi correspond la finance durable ?
La finance dite « durable » est un terme générique qui désigne l’ensemble des pratiques financières pour favoriser une économie plus écologique, plus équitable, plus juste et plus solidaire. Les trois types de finance durable reconnus par la Banque de France1 sont :
La finance verte : elle vise à favoriser l’accélération de la transition écologique et la lutte contre le changement climatique, en finançant des projets et des entreprises ayant un impact positif sur l’environnement.
La finance solidaire : elle vise à financer des projets destinés à lutter contre l'exclusion et à améliorer la cohésion sociale (projets de réinsertion, de lutte contre le chômage, de lutte contre le mal logement, de solidarité internationale, etc.).
La finance responsable : elle vise à faciliter l’accès aux financements de projets ou à des investissements socialement responsables, définis selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.
Plus de 3 Français sur 5
estiment que les établissements financiers ont un rôle à jouer pour inciter les entreprises à s’engager sur les questions ESG.
Source : FIR - 2024
Quelle est la définition d'un investissement socialement responsable (ISR) ?
Parmi les types de finance durable, la finance responsable a pour objectif de faciliter l’accès aux financements de projets ou à des investissements socialement responsables, définis selon des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG)2.
L'ISR (ou investissement socialement responsable) correspond à un type d’investissement qui vise à concilier performance économique et performance environnementale et sociale. Ainsi, le choix d’un investissement ne sera pas uniquement dicté par des considérations financières de court terme mais prendra également en compte des critères extra-financiers, comme le respect de l’environnement, le bien-être des salariés dans l’entreprise ou la bonne gouvernance au sein de cette dernière.
Ainsi, de plus en plus d’épargnants s’intéressent à l’impact de leur épargne et à la finance durable. En 2024, selon l’AFG, l’investissement responsable a connu une nette accélération en France, atteignant 2 701 milliards d’euros, soit une hausse de 15,2 %, après une augmentation de 5,8 % en 2023 et de 6,9 % en 2022. Selon un sondage IFOP « Les Français et la finance responsable », en 2024, 10 % des épargnants avaient déjà effectué un investissement responsable.
Les investisseurs et les consommateurs sont de plus en plus sensibilisés aux enjeux de la durabilité. Plus de 3 Français sur 5 estiment que les établissements financiers ont un rôle à jouer pour inciter les entreprises à s’engager sur les questions ESG. Certains supports d'investissements et certaines entreprises choisissent d’exclure les pratiques ou activités qui ont un impact négatif sur l’environnement. D'autres vont plus loin en investissant activement dans des entreprises ou des initiatives qui ont un impact social ou environnemental positif.
Existe-t'il un label ISR ?
Pour garantir le respect de critères minimaux sur les aspects sociaux et environnementaux, il existe un label « ISR » (Investissement Socialement Responsable) pour les supports d’investissements.
Qui attribue le label ISR (Investissement Socialement Responsable) ?
Créé en 2016, ce label est géré par le Ministère de l’Economie et des Finances et fait l’objet d’une certification par des tiers externes indépendants. Il s’agit d’un label généraliste qui repose sur une exclusion des entreprises les moins bien notées selon les critères ESG et sur des exclusions sectorielles (charbon, hydrocarbures non conventionnels - comme le gaz de schiste ou les sables bitumineux, tabac, armement non conventionnel, etc.)3
Depuis l’entrée en vigueur en mars 2024 d’une nouvelle version du référentiel du label ISR(4), les supports en unités de compte doivent désormais exclure les entreprises qui :
- exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels ;
- lancent de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation, de raffinage d’hydrocarbures (pétrole et gaz).
Par ailleurs, pour accompagner les entreprises dans leur transition écologique 15 % des portefeuilles des fonds ISR (supports en unités de compte) devront, dès 2026, être investis dans les secteurs à fort impact avec des plans de transition alignés sur les accords de Paris. Ce seuil sera progressivement relevé année après année.
Qu’est-ce qu’un investissement durable sur le volet environnemental ?
La durabilité peut être définie sur le plan environnemental et sur le plan social.
Sur le plan environnemental, la finance verte vise à favoriser l’accélération de la transition écologique et la lutte contre le changement climatique, en finançant des projets et des entreprises ayant un impact positif sur l’environnement.
A noter qu’il existe le label Greenfin pour les supports d’investissements. Le label Greenfin a pour objectif de mobiliser une partie de l’épargne au bénéfice de la transition énergétique et écologique. Géré par le Ministère de la Transition Ecologique, il garantit la qualité verte des supports d’investissements et a pour particularité d’exclure les supports en unité de compte qui investissent dans des entreprises opérant dans les secteurs défavorables à l’environnement (charbon, pétrole, etc.).
En effet, pour préserver des conditions de vie habitables sur la planète (cf. le concept des limites planétaires5), il s’agit notamment pour le secteur financier de contribuer à rediriger les flux financiers vers les activités les plus vertueuses (cf. article 2.1.c de l’Accord de Paris6). Dans cette perspective, la Commission européenne a élaboré un système de classification permettant de déterminer si une activité économique peut être considérée comme « durable sur le plan environnemental » (ou « verte »). La taxonomie européenne permet ainsi de mesurer la part « verte » des activités d’une entreprise ou d’un produit financier (portefeuille ou fonds d’investissement, notamment).
Son but est de permettre de comparer la contribution de différents acteurs économiques et supports en unités de compte à la transition écologique afin d’orienter les décisions d’investissement. Elle est également utilisée dans la définition de critères d’attribution de labels « verts », à l’instar du Standard européen sur pour les obligations vertes (EU Green Bond Standard).
Pour être alignée avec la Taxonomie, une activité doit :
- contribuer à l’un des 6 objectifs environnementaux7 ;
- ne pas causer de préjudice important aux autres objectifs ;
- respecter des garanties sociales minimales.

Un investissement durable peut aussi être défini au sens du règlement SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation)8. Il porte sur l’investissement durable tel que défini par chaque société de gestion et qui ne doit pas être confondu avec la notion d’activité durable harmonisée par le référentiel de la taxonomie. Il distingue deux types de produits présentant des ambitions extra-financières :
- Les produits prenant en compte des caractéristiques environnementales et/ou sociales (supports en unités de compte « Article 8 »).
- Les produits poursuivant explicitement un objectif d’investissement durable (supports en unités de compte « Article 9 »).
Enfin, un investissement durable peut être apprécié à l’aune de ses principales incidences négatives (ou PAI)9. Il s’agit des impacts négatifs causés par un acteur du marché financier ou son support d’investissements sur l’environnement et la société. Elles peuvent concerner les émissions de gaz à effet de serre (empreinte carbone, etc.), la biodiversité, l’eau, les déchets et les aspects sociaux (violation des standards internationaux, exposition aux armes controversées, etc.).
Qu’est-ce qu’un investissement durable sur le volet social ?
Sur l’aspect social et sociétal, la finance solidaire vise à financer des projets destinés à lutter contre l'exclusion et à améliorer la cohésion sociale (projets de réinsertion, de lutte contre le chômage, de lutte contre le mal logement, de solidarité internationale, etc.). À noter qu’il existe label Finansol qui a été créé par l’association FAIR pour distinguer les produits d’épargne solidaire. Il atteste que l’épargne contribue au financement d’activités génératrices d’utilité sociale et environnementale et repose sur des critères d’impact social et de transparence.
Quelles sont les principales stratégies d'investissement socialement responsable ?
En fonction de vos préférences exprimées, votre conseiller financiers peut utiliser une combinaison de stratégies d’investissement pour atteindre des objectifs environnementaux et/ou sociaux, notamment :
Les stratégies d’exclusion
Le filtrage négatif exclut les entreprises appartenant à des secteurs tels que les armes, les jeux d’argent, le tabac ou d’autres activités préjudiciables ou à fortes émissions de gaz à effet de serre. Votre gestionnaire de fonds se réfère aux rapports financiers des entreprises ainsi qu’aux évaluations externes pour déterminer les investissements à écarter.
Les stratégies « Best in class »/« Best in universe » / “Best effort”
- L’approche « best in class » consiste à privilégier les entreprises les mieux notées d’un point de vue extra-financier au sein de leur secteur d’activité, sans privilégier ou exclure un secteur par rapport à l’indice boursier servant de base de départ.
- L’approche « best in universe » consiste à privilégier les émetteurs les mieux notés d’un point de vue extra-financier indépendamment de leur secteur d’activité, en assumant des biais sectoriels, puisque les secteurs qui sont dans l’ensemble considérés plus vertueux seront plus représentés.
- L’approche « best effort » consiste à privilégier les émetteurs démontrant une amélioration ou de bonnes perspectives de leurs pratiques et de leurs performance ESG dans le temps.
Les stratégies d’engagement actionnarial
Une équipe d’investissement ou des actionnaires utilisent leurs droits de vote pour influencer les activités ou le comportement des entreprises dans lesquelles ils placent leurs fonds. Ils peuvent, par exemple, voter en faveur de propositions liées au climat qui visent à réduire l’utilisation des énergies fossiles, ou exercer une pression sur les dirigeants des entreprises afin de favoriser une plus grande diversité dans les postes de direction.
Les stratégies thématiques
Certains supports d’investissements peuvent se concentrer sur une thématique spécifique liée au développement durable. Par exemple, ils peuvent privilégier des entreprises actives dans la production d’énergies renouvelables ou engagées dans l’innovation dans le domaine de la santé.
L’investissement à impact
Il s’agit d’une stratégie d’investissement ou de financement qui vise à accélérer la transformation juste et durable de l’économie réelle, en apportant une preuve de ses effets bénéfiques10.
Elle s’appuie sur les piliers de l’intentionnalité, de l’additionnalité et de la mesure de l’impact, pour démontrer :
- La recherche conjointe d’une performance écologique et sociale et d’une rentabilité financière, tout en maîtrisant l’occurrence d’externalités négatives.
- L’adoption d’une méthodologie claire et transparente décrivant les mécanismes de causalité via lesquels la stratégie contribue à des objectifs environnementaux et sociaux définis en amont, la période pertinente d’investissement ou de financement, ainsi que les méthodes de mesure, selon le cadre dit de la théorie du changement.
- L’atteinte de ces objectifs environnementaux et sociaux s’inscrivant dans des cadres de références, notamment les Objectifs de Développement Durable, déclinés aux niveaux international, national et local.
Par où commencer en tant qu’épargnant ?
Tout d’abord, il n’existe pas une seule mais plusieurs bonnes réponses, en fonction de vos préférences environnementales et/ou sociales vis-à-vis de votre épargne.
Afin d'adapter votre stratégie d’investissement à vos objectifs, il est essentiel de prendre le temps de la réflexion pour définir vos priorités sur les aspects sociaux et/ou environnementaux liés à votre épargne. Identifiez les secteurs que vous souhaitez privilégier (par exemple : l'agro-écologie, la préservation de l’eau, la protection de la biodiversité, etc.).
Depuis août 2022, vous êtes ainsi invités à exprimer vos préférences « de durabilité » à votre conseiller financier, c’est-à-dire vos préférences sur les aspects environnementaux et sociaux liés à votre épargne. Sur la base d’un questionnaire d’adéquation avec vos préférences de durabilité rempli avec votre conseiller, cela lui permettra de mieux comprendre vos attentes pour vous orienter vers les supports d’investissements les plus adéquats et de vous remettre la documentation appropriée.
Pour savoir si les supports en unités de compte qui vous sont proposés ont un intérêt environnemental, vérifiez la présence des labels mentionnés (ISR, Greenfin, Finansol) et leur classification dans la règlementation européenne (SFDR) qui catégorise les supports d’investissements en fonction de caractéristiques sociales et environnementales. À noter que les labels français et la règlementation européenne sont en cours d'évolution, notamment en lien avec des exigences croissantes en matière environnementale et sociale ainsi que pour une meilleure lisibilité des supports d’investissements.
Vous pouvez également effectuer votre propre analyse en consultant les rapports des entreprises ou les fiches des supports d'investissements pour vérifier leurs références ESG et leur respect de certains des principes mentionnés ci-dessus. Vous pouvez aussi vous référer à un indice tel que le Dow Jones Sustainability Index (DJSI) ou le CAC 40 ESG , Ces indices combinent la mesure de la performance économique avec les impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance, en cohérence avec le label ISR français et les principes du Pacte mondial des Nations unies.
L'investissement sur les supports en unités de compte supporte un risque de perte en capital puisque leur valeur est sujette à fluctuation à la hausse comme à la baisse dépendant notamment de l'évolution des marchés financiers. L'assureur s'engage sur le nombre d'unités de compte et non sur leur valeur qu'il ne garantit pas.
Les performances passées ne préjugent pas des performances futures et ne sont pas constantes dans le temps.
Les informations ci-dessus vous sont données à titre purement indicatif, dans un but pédagogique et préventif. Generali ne saurait être tenue responsable d’un quelconque préjudice lié aux informations fournies.
Les garanties peuvent donner lieu à exclusions, limitations et franchises. Pour connaître le détail, l’étendue et les conditions de garantie, reportez-vous aux dispositions générales et particulières du contrat. La souscription d’un contrat ou de certaines garanties demeure soumise aux règles d’acceptation des risques de l’assureur.
Sources :
(1) Guide ADEME « La finance durable en 7 questions »
(2) https://www.lelabelisr.fr/
(3) https://www.economie.gouv.fr/particuliers/label-investissement-socialement-responsable-isr-comment-ca-marche#
(5) Guide ADEME « La finance durable en 7 questions »
(6) UNFCCC
(7) Banque de France
(8) ADEME
(9) L’info durable
(10) https://institutdelafinancedurable.com/finance-a-impact/